
Le président camerounais Paul Biya et la première dame Chantal Biya assistent à un rassemblement politique au stade Lamido Yaya Dairou à Maroua, au Cameroun, le 7 octobre 2025. © Welba Yamo Pascal, AP
Onze candidats seront opposés dimanche 12 octobre au chef de l'État sortant Paul Biya, âgé de 92 ans dont 43 passés au pouvoir, lors de la présidentielle au Cameroun, l'opposition divisée ayant échoué à présenter une candidature unique.
Alors que le président a fait mardi sa première apparition publique de la campagne à cinq jours du vote, deux anciens ministres et deux farouches opposants au pouvoir en place concentrent l'attention.
Issa Tchiroma Bakary, 79 ans
Ce transfuge du camp présidentiel, récemment passé à l'opposition, a rassemblé plusieurs milliers de personnes lors de ses meetings à travers le pays.
L'ex-ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle et président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) a démissionné en juin, quittant ainsi la majorité présidentielle après plus de 20 ans dans son giron. Il a été désigné à la mi-septembre comme candidat par l'Union pour le changement 2025, une coalition de partis d'opposition minoritaires et membres de la société civile, mais il n'a pas suscité d'autres ralliements depuis.
En déplacement dans la région anglophone pendant la campagne, il a demandé "pardon" pour avoir, du temps où il était ministre et porte-parole du gouvernement, "nié l'existence d'un problème anglophone dans ce pays".
Dans son programme, il propose "3 à 5 ans de transition pour reconstruire" le pays qu'il estime "détruit" par 43 ans du régime Biya.
Bello Bouba Maïgari, 78 ans
Il a été le tout premier Premier ministre de Paul Biya en 1982, avant de terminer troisième face à lui lors de l'élection présidentielle de 1992. Président de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), il a fait parti de la majorité présidentielle jusqu'à ce qu'il démissionne fin juin de son poste de ministre du Tourisme et des Loisirs.
Deux autres candidats à la magistrature suprême, Ateki Seta Caxton du Parti de l'alliance libérale (PAL) et l'avocat Akere Tabeng Muna du parti Univers ont depuis annoncé leur retrait et leur ralliement à Maïgari. Mais leurs candidatures ayant été enregistrées, des bulletins à leur noms seront disponibles dans les bureaux de vote avec ceux des neuf autres candidats.
Son programme inclut une réforme constitutionnelle qui ramènerait le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois ainsi qu'une loi d'amnistie pour les personnes détenues pour délit d'opinion.
Cabral Libii, 45 ans
Considéré comme l'un des opposants historiques de Paul Biya, il est arrivé troisième à la présidentielle de 2018.
Président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), il a fait le choix de ne pas boycotter les élections législatives de 2020, où il a obtenu 5 sièges.
Parmi ses promesses de campagne figurent la sortie du Franc CFA ou encore une augmentation du revenu minimum garanti à 140 000 francs CFA (environ 213 euros) par mois contre 60 000 francs CFA (environ 91 euros) maximum actuellement.
Et...Maurice Kamto, 71 ans
Dauphin de Paul Biya à la présidentielle d'octobre 2018, sa candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel, et il a dénoncé une exclusion "arbitraire" orchestrée selon lui par le pouvoir.
Ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto avait démissionné fin juin de son parti et choisi de se présenter sous l'étiquette d'un autre parti d'opposition, le Manidem.
Après le rejet de sa candidature, il a rencontré la majorité des candidats retenus, et alors que ses militants attendaient des consignes de vote, il n'en a donné aucune, appelant les électeurs à "voter librement".
Avec AFP