
Les partisans des partis d'opposition PPA-CI et PDCI manifestent pour réclamer des réformes électorales et l'inscription de Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Soro Guillaume et Blé Goudé sur les listes électorales à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 9 août 2025. © Diomande Ble Blonde, AP
La préfecture d'Abidjan a interdit vendredi 10 octobre une manifestation de partis de l'opposition prévue samedi, évoquant la "nécessité de maintenir l'ordre public", au moment où s'ouvre la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 25 octobre en Côte d'Ivoire.
Le climat politique est tendu dans le pays, notamment depuis que le Conseil constitutionnel a rejeté en septembre les candidatures des principaux opposants, dont celles de l'ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011) et du chef de la première formation d'opposition, Tidjane Thiam.
Leurs partis ont annoncé la tenue d'une manifestation samedi, après qu'une marche prévue le 4 octobre "pour la démocratie, la justice et la paix" avait déjà été annulée par la préfecture.
"Est interdite toute marche le 11 octobre 2025 sur toute l'étendue du territoire du département d'Abidjan", a indiqué la préfecture dans un communiqué, évoquant "la nécessité de maintenir l'ordre public en cette période de campagne pour l'élection présidentielle".
Les autorités ont par ailleurs interdit la semaine dernière les marches et meetings qui contestent les décisions du Conseil constitutionnel.
"On a reporté notre marche le 11, c'est à ça qu'il faut se tenir", a réagi à l'AFP le secrétaire général du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, Jean-Gervais Tchéidé.
Sur les réseaux sociaux, des publications de comptes de soutien à ces deux partis indiquaient que la marche serait maintenue.
Les candidatures de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo ont été rejetées par cette institution car les deux hommes sont radiés de la liste électorale, le premier pour des questions de nationalité et le second pour une condamnation pénale.
Cinq candidats en lice
L'opposition critique également la possibilité qu'Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, puisse effectuer un quatrième mandat, l'estimant contraire à la constitution.
La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel estime qu'avec la nouvelle constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels avait été remis à zéro.
La campagne électorale, pendant laquelle s'affronteront cinq candidats, s'est ouverte vendredi pour une durée de 14 jours.
Le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a présenté vendredi un bilan des trois mandats d'Alassane Ouattara lors d'une cérémonie en sa présence à Abidjan, et listé ses objectifs pour les cinq prochaines années en cas de victoire.
Alassane Ouattara ouvrira sa campagne lors d'un meeting samedi à Daloa, dans l'ouest.
Jean-Louis Billon, dissident du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, tiendra un meeting vendredi après-midi à Abidjan.
Samedi, deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo ouvriront leur campagne. Il s'agit de Simone Ehivet Gbagbo, son ex-épouse, candidate du parti qu'elle a créé, le Mouvement des générations capables (MGC), à Bouaflé (ouest), et d'Ahoua Don Mello, dissident du PPA-CI de Laurent Gbagbo, candidat indépendant, à Bouaké (centre).
Henriette Lagou, ancienne ministre sous Laurent Gbagbo et candidate en 2015, se présentera à ses militants lundi à Daoukro, dans le centre.
Avec AFP