Le nageur américain Ryan Lochte prétendait avoir été agressé par de faux policiers après une soirée. Une version balayée par la police brésilienne qui accuse le nageur de "dénonciation mensongère d'un délit".
Ils avaient crié au braquage, les voilà accusés de "dénonciation mensongère d'un délit". Les nageurs américains Ryan Lochte et James Feigen sont dans le viseur de la justice brésilienne pour avoir prétendu avoir été victimes d'un braquage par des faux policiers en marge des JO de Rio, a indiqué vendredi la police brésilienne.
Feigen, accompagné de ses avocats, a été présenté seul jeudi soir à la juge en charge du dossier, Lochte ayant déjà quitté le pays. "À l'audience, le nageur a accepté la transaction pénale, qui a été homologuée par la juge moyennant le versement d'une amende de 35 000 réais (près de 11 000 dollars) à une institution caritative", a précisé la police. Il ne fait donc plus l'objet de poursuites.
Avant cette audience judiciaire, la police avait indiqué que le FBI suivait l'affaire et qu'au cas où des charges pénales devaient être retenues contre Lochte, ce dernier pourrait être le cas échéant interrogé par un juge américain sur commission rogatoire brésilienne.
Lochte a fait amende honorable vendredi sur son compte Twitter: "Je voudrais m'excuser pour mon comportement la semaine dernière, pour ne pas avoir fait plus attention et ne pas avoir été plus franc dans la manière dont j'ai raconté les événements qui se sont produits ce matin-là".
Le "mépris" du maire de Rio
Les deux autres nageurs impliqués dans cette rocambolesque affaire de fausse agression, John Conger et Gunnar Bentz, ont été autorisés jeudi soir à quitter le Brésil après avoir présenté aux enquêteurs une version des événements plus conforme à la réalité. Leurs passeports "ont été restitués après autorisation judiciaire", aucune charge n'étant retenue contre eux, a indiqué la police.
Les nageurs américains avaient affirmé avoir été victimes d'une agression à main armée par des faux policiers dimanche dernier à l'aube à Rio au sortir d'une fête arrosée. Mais l'enquête a déterminé qu'ils avaient menti et avaient en réalité été impliqués dans une altercation avec les vigiles d'une station services où ils avaient saccagé les toilettes sous l'emprise de l'alcool.
"Concernant les nageurs, je confesse que je n'éprouve que peine et mépris", a commenté vendredi le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, interrogé par des journalistes.
Le CIO a annoncé vendredi qu'une commission disciplinaire avait été saisie du cas de cette vraie-fausse agression.
Un écho à l'histoire du rugbyman Mathieu Bastareaud en Nouvelle-Zélande
Cette histoire n'est pas sans rappeler celle du rugbyman français Mathieu Bastareaud, pris dans un tourbillon médiatique lors d'une tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande.
Apparu au lendemain d'une soirée avec le visage tuméfié, il avait affirmé avoir été agressé par des individus en sortant d'une boîte de nuit. L'affaire avait pris d'incroyables proportions : le Premier ministre néo-zélandais avait formulé des excuses officielles à l'endroit de la France et des centaines de policiers avaient été mobilisés pour retrouver les agresseurs. Avant que le joueur ne finisse par revenir sur ses déclarations...
Avec AFP