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Le sort tragique des enfants syriens

Au menu de cette revue de presse internationale : un enfant de cinq ans, symbole de la guerre en Syrie, les travailleurs humanitaires honorés par l'ONU, mais visés par les conflits, quatre nageurs américains ridiculisés par la presse, et la tombe de Soliman le Magnifique découverte en Hongrie.

Dans les journaux du monde entier, on retrouve la photo de cet enfant syrien, pris mercredi dans les bombardements. Il s’appelle Omran, il a 5 ans, et sa photo est en passe de devenir le symbole de l’horreur en Syrie. Le quotidien britannique The Guardian revient sur les circonstances : cet enfant était chez lui avec sa famille à Alep, dans la zone tenue par les rebelles. Cette zone est actuellement pilonnée par les forces de Bachar al-Assad et leurs alliés russes et beaucoup de civils meurent sous les bombes. Mais le journaliste qui a filmé le sauvetage de l’enfant raconte qu’il a été saisi par l’expression d’Omran. Une expression de surprise à la vue du sang et de la poussière sur ses mains et son visage. Pas de cris, ni de larmes, mais un regard choqué et choquant. Le site The Independent résume la situation des enfants syriens en comparant deux images. La première représente Omran à Alep, symbole des enfants qui restent, la seconde représente Aylan échoué il y un an sur une plage de Turquie: le sort de ceux qui partent.

La vidéo montre aussi les sauveteurs qui risquent leur vie en Syrie. Ce vendredi, l’ONU célèbre aujourd’hui la journée mondiale de l’aide humanitaire, et La Croix consacre sa une et une double page à ces médecins et ses activistes qui sont, eux aussi, visés dans les conflits, même si, officiellement, le droit international les protège. Dans le Nord du Yémen, Médecins sans frontières a décidé de suspendre ses activités, tant la situation est imprévisible et dangereuse pour le personnel hospitalier. Dans le cas syrien, la question de l’intentionnalité ne se pose plus. Médecins du Monde accuse le régime de cibler son personnel : "ceux qui soignaient des rebelles étaient arrêtés et torturés". Le 3 mai 2016, le conseil de sécurité a voté une résolution condamnant les attaques contre les malades et le personnel de santé. Mais cette déclaration de principes n’est pas encore suivie d’effets.

À Rio, le feuilleton des quatre nageurs américains, qui prétendaient s’être fait braquer, continue. Une histoire à dormir debout selon la presse brésilienne qui raconte comment les nageurs se sont comportés dans une station service, urinant sur les murs et cassant la porte des toilettes. Après quoi, le gérant de la station leur a réclamé de l’argent pour les dommages causés. La presse américaine n’est pas plus tendre. Elle traite Ryan Lochte, le plus médaillé et le plus connu des nageurs, de menteur. Le Washington Post rappelle que Ryan Lochte a 32 ans, et qu’il pourrait faire preuve de maturité. Du côté du Daily Beast, on suppose que le champion a d’abord menti à sa mère qui a raconté l’histoire du braquage à la presse. Une situation difficile pour Ryan Lochte qui n’a pas su faire machine arrière, de crainte de décevoir sa mère...

On termine en culture avec la découverte de la tombe de Soliman le Magnifique en Hongrie. Le tombeau du plus grand guerrier ottoman mort en 1566 a été localisé par une équipe de chercheurs hongrois dans le sud du pays, à 30 km de la frontière croate. Le Figaro raconte qu’à l’époque le sultan est en route pour prendre Vienne, quand il meurt de sa belle mort à la veille d’une bataille. Son corps est rapatrié à Istanbul, mais le cœur et les entrailles sont enterrés sur place. Autour de cette tombe sont érigés un mausolée, un cloître et une mosquée. Mais au XVIIème siècle, les Habsbourg reconquièrent la Hongrie, les paysans reprennent la terre et le tombeau disparaît pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui, le maire de la ville se frotte les mains : il espère faire venir les riches Turcs en pèlerinage dans sa commune. Le président Erdogan devrait faire le déplacement pour commémorer les 450 ans du siège de la Hongrie.