logo

Guantanamo : les États-Unis transfèrent quinze prisonniers vers les Émirats arabes unis

Les États-Unis ont annoncé lundi avoir remis 15 détenus de la prison de Guantanamo aux Émirats arabes unis. C'est le plus important transfert opéré par le gouvernement du président Barack Obama qui a promis de fermer le camp.

Quinze détenus de la prison militaire de Guantanamo ont été transférés aux Émirats arabes unis (EAU), a annoncé lundi 15 août le Pentagone. "Les États-Unis sont reconnaissants au gouvernement des Émirats arabes unis pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts en cours […] pour fermer le centre de détention de Guantanamo", a indiqué le Pentagone dans un communiqué.

Après avoir été transférés, les anciens détenus de Guantanamo sont en général remis en liberté sous conditions de dispositifs de supervision et de suivi de programmes de réinsertion. Selon un responsable du département d'État s'exprimant sous condition d'anonymat, douze des hommes libérés sont Yéménites et trois sont Afghans.

Il reste désormais 61 prisonniers dans ce centre situé dans une enclave américaine sur l'île de Cuba, contre 242 quand le président Barack Obama est arrivé au pouvoir. Il avait promis sa fermeture en 2009. "Cela contredit nettement l'idée que Guantanamo sera ouvert pour toujours", a déclaré à l'AFP Naureen Shah, directrice chez Amnesty International USA chargé de la sécurité et des droits de l'homme.

780 prisonniers depuis 2001

Les libérations se sont accélérées ces derniers temps, le président Obama souhaitant tenir sa promesse de clore la prison – même si c'est avec sept ans de retard. Mais fermer Guantanamo est un chemin de croix. Pour cela, il faudrait trouver un endroit, aux États-Unis, où transférer la cinquantaine de prisonniers qui ne sont pas libérables. Les républicains, majoritaires au Congrès, bloquent toute initiative. Obama risque de ne pas pouvoir honorer sa promesse avant la fin de son mandat.

Les détenus non libérables ne peuvent pas non plus être jugés par un tribunal classique, certains ayant été torturés ou arrêtés dans des circonstances illégales aux yeux de la loi américaine.

Guantanamo a accueilli au total 780 prisonniers depuis son ouverture peu après l'invasion de l'Afghanistan en octobre 2001. Elle devait accueillir "les pires parmi les pires", selon les mots du vice-président de George W. Bush, Dick Cheney.

Mais il s'est avéré qu'elle avait aussi accueilli des seconds couteaux, voire des malheureux n'ayant commis aucun crime mais s'étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment dans "la guerre mondiale contre le terrorisme" déclarée par les États-Unis au lendemain des attentats du 11-Septembre.

Avec AFP