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Le groupe État islamique fait irruption dans l'affrontement Trump-Clinton

Accusée par Donald Trump d'être, avec Barack Obama, responsable de la création du groupe État islamique, Hillary Clinton a raillé, par l'intermédiaire de son entourage, les lacunes du candidat républicain en affaires internationales.

L'EI s'est invité dans la campagne américaine. Depuis mercredi en effet, le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, répète à l’envi sa théorie explosive : Barack Obama et son héritière politique Hillary Clinton sont, selon lui, responsables de la création du groupe jihadiste État islamique.

"Ils sont les fondateurs de l'EI car ils ont fait preuve de manque de jugement", a déclaré Donald Trump à Orlando, en Floride, devant une assemblée de pasteurs conservateurs. "L'EI va leur donner le prix du meilleur joueur."

L'entourage de la candidate démocrate à la présidentielle a répliqué en raillant les lacunes en affaires internationales de Donald Trump. "Les propos de Donald Trump sont remarquables, car ils font une nouvelle fois écho aux arguments utilisés par le président russe Vladimir Poutine et nos adversaires pour attaquer les dirigeants américains et les intérêts américains, tout en négligeant de formuler des propositions sérieuses pour lutter contre le terrorisme", a ainsi déclaré le conseiller d'Hillary Clinton, Jake Sullivan.

L'intéressée s'est fendue d'un tweet, défendant avant tout l'actuel président : "Non, Barack Obama n'est pas le fondateur de l'EI", a-t-elle écrit.

No, Barack Obama is not the founder of ISIS.

— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 11 août 2016

Une tentative de reprendre la main

Pour les observateurs, la charge de Donald Trump serait une manière pour lui de reprendre le contrôle d'une campagne qui lui échappe. En accusant Barack Obama et Hillary Clinton, aux manettes de la diplomatie américaine de 2009 à 2013, d'avoir laissé les coudées franches aux jihadistes en retirant les troupes américaines d'Irak fin 2011, Donald Trump revient en terrain connu : le terrorisme.

En moins de 24 heures, le candidat républicain a ainsi fait passer au second plan les multiples controverses ayant éclaté depuis la fin du mois de juillet et qui ont contribué à sa chute dans les sondages. Son dernier dérapage en date : insinuer dans une phrase ambigüe que les détenteurs d'armes étaient la seule force capable d'empêcher l'élection éventuelle d'Hillary Clinton.

La stratégie de la candidate démocrate est, elle, fixée depuis des semaines : dépeindre Donald Trump comme un personnage instable et incompétent, courtiser l'électorat ouvrier blanc avec un discours de revitalisation économique et tendre la main aux républicains et centristes écœurés par la personnalité de Donald Trump.

Selon la moyenne des derniers sondages calculée par le site Real Clear Politics, la démocrate recueillait jeudi 48 % des intentions de vote, contre 40 % pour Donald Trump. Jamais depuis avril elle n'avait eu autant d'avance. 

Avec AFP