Vainqueur du tournoi de Wimbledon à quatre reprises de 2003 à 2007, le Suisse Roger Federer revient cette année en confiance. Rafael Nadal forfait, l'occasion est bonne pour le Suisse de faire le break. Mais gare à Andy Murray.
AFP - L'histoire tend de nouveau les bras à Roger Federer, à partir de lundi à Wimbledon, où le Suisse a l'occasion de devenir l'unique détenteur du record de victoires en Grand Chelem avec quinze trophées.
S'il récupérait son titre sur le gazon anglais, Federer signerait son deuxième exploit de légende d'affilée après être entré à Roland-Garros dans le club ultra select des champions couronnés dans les quatre tournois majeurs.
En l'absence de Rafael Nadal, contraint de renoncer à la défense de son titre à cause d'un genou récalcitrant, il retrouverait aussi la place de N.1 mondial, moins d'un an après l'avoir cédée à l'Espagnol.
Avec un tel bouquet d'objectifs en vue, n'importe quel joueur ressentirait une pression gigantesque, mais Federer s'affirme au contraire plus détendu que jamais. "J'ai un gros poids en moins sur les épaules depuis Paris", a dit le Suisse, qui semblait ne jamais devoir s'imposer sur la terre battue française.
D'ailleurs, s'il est bien conscient de la charge historique de cette édition de Wimbledon, le joueur se concentre sur l'objectif le plus immédiat: régner de nouveau dans le tournoi où il a vécu les plus beaux moments de sa carrière lors du fabuleux quintuplé, de 2003 à 2007.
Car le record de Pete Sampras, le Suisse ne doute pas qu'il le battra un jour ou l'autre. "Depuis que je m'en suis rapproché, je sais que j'ai le temps. Je sais que si tout se goupille bien, je gagnerai d'autres tournois majeurs. C'est pour ça que je ne me sens pas obligé de battre le record de Pete, là, tout de suite", assure-t-il.
Du point de vue du jeu, Federer affirme que tout est déjà en place, même s'il s'est volontairement privé de son traditionnel tournoi de préparation à Halle pour récupérer après une quinzaine parisienne qu'il a finie "mentalement vidé". "Ca ne m'a pas pris beaucoup de temps pour me réhabituer au gazon, d'ailleurs ça n'en prend jamais beaucoup", a dit Federer, très satisfait de son comportement à l'entraînement.
Qui pour contrer les Williams ?
Bien sûr, le Suisse aurait préféré reprendre son bien directement dans les mains de celui qui l'en avait privé. "J'aurais aimé affronter Rafa. Ces dernières années, nous avons disputé des finales magnifiques. C'est triste de ne pas pouvoir répéter ça", dit le Bâlois, adversaire de Nadal dans sept finales de Grand Chelem.
Le Majorquin hors course, c'est le N.3 mondial Andy Murray qui devient le principal adversaire. L'Ecossais est l'homme qui a le plus progressé depuis un an et il possède toutes les armes nécessaires pour briller sur gazon, notamment une grosse première balle de service.
Plutôt favorisé par le tirage au sort, il ne tombe pas dans la moitié de tableau de Novak Djokovic, le Serbe étant promis à Federer en demi-finale, s'il ne trébuche pas prématurément comme à l'Open d'Australie ou à Roland-Garros.
Et surtout, comme Nadal, Murray semble avoir trouvé la recette pour battre le Suisse. Sur sept duels, il en a remporté cinq, dont les quatre derniers.
Reste à savoir s'il saura supporter la pression devant un public qui espère tenir le successeur de Fred Perry, dernier vainqueur Britannique de Wimbledon en 1936.
Dans le tournoi féminin, la grande question est de savoir qui pourra bien empêcher les soeurs Williams de se retrouver en finale comme l'année dernière. Les Russes qui entourent Venus, tenante du titre, et Serena dans le Top 5 mondial, la N.1 mondiale Dinara Safina, la championne de Roland-Garros Svetlana Kunetsova (N.4) et la championne olympique Elena Dementieva (N.5) ne sont pas des spécialistes de l'herbe.
Les regards se tournent alors vers Maria Sharapova, même si la gagnante de l'édition 2004 n'en sera qu'à son quatrième tournoi après une absence de neuf mois due à une blessure à l'épaule.