
Selon une étude américaine publiée lundi 25 juillet dans le journal JAMA Pediatrics, le nombre d'enfants ayant accidentellement ingéré du THC a considérablement augmenté depuis la légalisation du cannabis dans l'état du Colorado, aux États-Unis.
Quand un gâteau ou un bonbon traîne sur le comptoir de la cuisine ou sur la table basse, sa durée de vie est souvent limitée à quelques secondes avec un enfant dans les parages. Si la plupart du temps, le petit homme ne risque pas grand-chose de plus que de ne plus avoir faim pour le dîner, il s’expose au Colorado à une sentence un peu plus sévère.
Selon une étude américaine publiée lundi 25 juillet, le nombre d’enfants ayant accidentellement ingéré du cannabis – la plupart du temps sous forme de friandises – a augmenté de 150 % au Colorado depuis 2014, année de sa légalisation pour usage récréatif.
#Marijuana exposure in #kids rose after #recreational use legalized in #Colorado. https://t.co/4HDT0zGacA
— JAMAPediatrics (@JAMAPeds) 25 juillet 2016
Règle n°1 du parent-fumeur de weed : ne pas laisser traîner son space brownie
Léthargiques ou agités, les jeunes patients ayant aventuré leur langue là où il ne fallait pas arrivent malheureusement plus souvent dans un piteux état à l’hôpital qu’en rigolant bêtement les yeux fermés. L'étude précise que certains ont été admis dans des unités spéciales ou intubés pour détresse respiratoire.
Entre 2009 et 2015, 163 cas de patients intoxiqués au cannabis et âgés de moins de 10 ans auraient été recensés dans l’état du Colorado. Un chiffre peu élevé, mais qui augmente de façon exponentielle chaque année : 34 % de cas en plus par an, contre 19 % dans les autres états américains.
Et si les chiffres augmentent, c’est aussi que la parole se libère. En 2009, date de la légalisation du cannabis pour usage médical dans le Colorado, "on ne savait pas ce qu’avaient ces enfants (quand ils arrivaient à l'hôpital)", explique le docteur Roosevelt, co-auteur de l'étude. "Hémorragie au cerveau ? Méningite ? Maintenant, après la légalisation, de plus en plus de gens disent : 'Oups, j’ai laissé mon brownie traîner et mon enfant l’a mangé'."
Des emballages "childproof"
Pour parer à la recrudescence des défonces accidentelles chez les plus jeunes, le Colorado a exigé en 2014 que les produits à base de marijuana soient emballés de façon "childproof" : comprendre non accessibles aux enfants. Les formes auxquelles sont habitués les bambins – des animaux, des fruits – ainsi que l'appelation "bonbon", sont elles aussi désormais interdites.
Colorado may ban the word "candy" from sweet marijuana snacks: http://t.co/fj58W3sIck pic.twitter.com/OFJhtVTQaB
— Intl. Business Times (@IBTimes) 12 août 2015
Mais quand on sait que l’âge médian des enfants concernés est de deux ans, l’interdiction des formes rigolotes pourrait s’avérer un peu plus futile que prévu. Car nos monstres pas encore tout à fait bipèdes mangent généralement tout ce qui leur tombent sous la main, ourson mignon ou pas.
Aux États-Unis, 23 états ont légalisé l’utilisation de la marijuana, au moins pour usage médical. Et enfant défoncé ou pas, le business de la marijuana est plutôt lucratif : les revenus générés par la vente de cannabis s’élevaient à 588 millions de dollars dans l’état du Colorado en 2015. Les chercheurs rappellent toutefois que les produits pharmaceutiques et d’entretien sont encore la source la plus fréquente d’intoxication chez les jeunes enfants.
Mieux vaut donc pour les citoyens libres de consommer du cannabis penser à bien ranger leur pochon bien en haut de l’étagère, à côté de la bouteille d’eau de javel.
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