Le Val d'Oise, dans le nord de Paris, a connu sa quatrième nuit consécutive de violences, depuis la mort d'Adama Traoré, survenue lors de son arrestation. Dix personnes ont été interpellées.
Dix interpellations ont eu lieu, dans la nuit de vendredi 22 à samedi 23 juillet, dans le Val d’Oise, au cours de la quatrième nuit consécutive de violences depuis la mort d’Adama Traoré, 24 ans, décédé lors de son interpellation.
Son entourage considère qu'il s'agit d'une "bavure" et conteste l'autopsie, selon laquelle le jeune homme "manifestement [...] n'aurait pas subi des violences". D'après le procureur de Pontoise, Yves Jannier, Adama Traoré souffrait d'"une infection très grave" et le médecin légiste n'a pas relevé de "traces de violence" sur le corps, seulement des "égratignures". La famille d'Adama Traoré a déposé une demande de contre-autopsie.
"Pas de justice, pas de paix"
Dans la nuit, les échauffourées ont été concentrées sur les communes de Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise. Selon la préfecture, dix gendarmes ont été très légèrement blessés au cours des affrontements. Par ailleurs, un incendie, ainsi que dix véhicules et des poubelles brûlés ont été recensés.
Plus tôt dans la journée de vendredi, entre 1 500 personnes, selon la police, et 5 000, selon les organisateurs, avaient défilé à Beaumont-sur-Oise en mémoire du jeune homme, originaire de cette commune.
Vêtus de T-shirts "Justice pour Adama, sans justice vous n'aurez jamais la paix", les proches du jeune homme ont mené la marche dans la petite ville du bord de l'Oise, annoncée comme silencieuse et finalement ponctuée d'applaudissements en hommage au jeune homme et de slogans comme "Je suis Adama" ou "Pas de justice, pas de paix".
Deux enquêtes parallèles
Le jeune homme avait dans un premier temps été présenté comme étant suspecté dans une affaire d'extorsion de fonds. Selon une source proche de l'enquête, Adama Traoré se serait en fait interposé lors de l'interpellation de son frère, le véritable suspect recherché dans cette affaire, avant d'être lui-même interpellé, une thèse que dément l'avocat de la famille.
Deux enquêtes sont menées parallèlement par la section de recherches et l'inspection générale de la gendarmerie.
Avec AFP