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Aux États-Unis, les manifestations contre les violences policières ne s'essoufflent pas

Une troisième journée de manifestation a mobilisé samedi des milliers d'Américains dans les grandes villes du pays pour dénoncer des violences raciales de la police et protester contre la mort de deux Noirs tués jeudi par les forces de l'ordre.

Semaine agitée aux États-Unis. La troisième journée de manifestation contre les violences policières à l'encontre des Noirs est restée largement pacifique, samedi 9 juillet, à l'exception de heurts entre manifestants et policiers à Bâton-Rouge en Louisiane.

En dépit d'inquiétudes accrues quant à la sécurité après la fusillade de Dallas, où un homme a tué cinq policiers jeudi soir, les organisateurs avaient maintenu leurs marches dans les grandes villes, et notamment à New York et à Washington.

C'était la troisième journée de grandes manifestations contre les violences policières après la mort de Philando Castile, 32 ans, mercredi soir à Saint Paul, dans la banlieue de Minneapolis dans le Minnesota, et d'Alton Sterling 37 ans, mardi à Bâton-Rouge, la capitale de la Louisiane, deux Noirs tués par les forces de l'ordre.

À Minneapolis, le défilé a eu lieu sans incident majeur samedi après-midi, mais les manifestants se sont toutefois vu interdire l'accès à un festival de musique puis ont bloqué un grand axe de circulation en début de soirée pendant environ deux heures.

"Pas de police raciste, pas de justice, pas de paix"

En dépit des consignes de dispersion de la police, les manifestants ont jeté des projectiles sur la police, blessant un policier, rapportent les forces de l'ordre de Saint Paul. Plusieurs personnes ont été arrêtées et la police a fait usage de fumigènes pour disperser la foule.

À Bâton-Rouge, des altercations ont eu lieu entre la police et des militants des Black Panthers, dont certains portaient une arme, comme la loi le permet. Plusieurs personnes ont été arrêtées et deux armes ont été confisquées, a précisé un porte-parole de la police. D'autres arrestations ont eu lieu après de brèves altercations dans la soirée.

À Nashville, dans le Tennessee, les manifestants ont momentanément bloqué une route, comme à San Francisco, en Californie, où une bretelle d'autoroute à été bloquée, rapportent les médias locaux.

Dans la ville de New York enfin, où les manifestants ont rejoint Union Square depuis le City Hall, certains dans la foule chantaient "Pas de police raciste, pas de justice, pas de paix", sous la pluie. Des pancartes proclamaient "Pas d'allégeance au massacre sans fin", ou encore "Pas d'allégeance à la suprématie blanche". La police de New York a annoncé avoir arrêté une dizaine de manifestants qui bloquaient un axe autoroutier de la ville.

La tuerie de Dallas s'ajoute à une longue série de violences meurtrières qui reflètent, selon des experts, une montée de l'extrémisme et de l'intolérance aux États-Unis.

Barack Obama, qui a écourté son séjour en Europe pour rentrer à Washington, a appelé samedi son pays à l'unité.

Avec AFP