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La présidente du Honduras dénonce la "falsification" des résultats et l'ingérence de Donald Trump
Alors que le décompte des bulletins de la présidentielle est sur le point de s'achever au Honduras, Xiomara Castro, la présidente de gauche, a pointé du doigt mardi la "falsification" du résultat et l'"ingérence" du chef de l'État américain Donald Trump, dont le poulain Nasry Asfura devance légèrement le candidat Salvador Nasralla.
La présidente du Honduras Xiomara Castro à Paris, le 18 octobre 2023. © Julien de Rosa, AP

La présidente de gauche du Honduras, Xiomara Castro, a dénoncé mardi la "falsification" du résultat de la présidentielle et l'"ingérence" de son homologue américain, Donald Trump, qui soutient le candidat Nasry Asfura, légèrement devant Salvador Nasralla.

Au point mort depuis plusieurs jours, le décompte des bulletins, qui restait bloqué à 88,6 % samedi, a repris lundi et était sur le point de s'achever mardi.

Salvador Nasralla, un présentateur de télévision de 72 ans membre du Parti libéral (PL), a dénoncé lundi un "vol" du scrutin, marqué, depuis le 30 novembre, par des retards dans le dépouillement en raison de défaillances informatiques successives. Il affirme que son parti avait une avance de 20 % sur Nasry Asfura au moment d'une nouvelle interruption du décompte lundi.

Nasry Asfura, un homme d'affaires âgé de 67 ans, membre du Parti national (PN) et soutenu par Donald Trump, totalisait lundi 40,53 % des voix, contre 39,16 % pour Salvador Nasralla, selon le Conseil national électoral (CNE).

Des résultats "entachés de nullité", selon Xiomara Castro

"Le peuple s'est rendu aux urnes et a participé avec courage et détermination, mais nous avons vécu un processus marqué par des menaces, des pressions, la manipulation du TREP (système de résultats préliminaires) et la falsification de la volonté populaire", a déclaré mardi Xiomara Castro lors d'un meeting public dans la localité d'Olancho (centre).

Selon elle, les résultats de ces élections générales "sont entachés de nullité" depuis l'apparition durant la campagne d'enregistrements audios où une membre du CNE, représentante de Nasry Asfura, évoquait une manipulation du processus électoral. Une plainte a été déposée.

La présidente Castro a dénoncé une "fraude" et condamné "l'ingérence du président des États-Unis, Donald Trump", qui, selon elle, a "menacé" de "conséquences" les Honduriens afin qu'ils ne votent pas pour Rixi Moncada, la candidate du parti au pouvoir arrivée loin en troisième position.

"C'est du vol", avait lancé la veille Salvador Nasralla sur X, dénonçant une manipulation du système informatique lors du dépouillement.

La présidente du Honduras dénonce la "falsification" des résultats et l'ingérence de Donald Trump
Le candidat à la présidence du Parti National du Honduras, Nasry Asfura (2e à droite), fait un geste lors d'une conférence de presse à Tegucigalpa le 1er décembre 2025, un jour après l'élection présidentielle © Marvin RECINOS / AFP

La présidente du CNE, Ana Paola Hall, a précisé sur X que des "mesures techniques nécessaires, accompagnées d'un audit externe", avaient été prises pour régulariser la situation.

Salvador Nasrallah exige un recompte

Salvador Nasrallah exige un recompte "bulletin par bulletin" des procès-verbaux qui, selon lui, montrent un "schéma de fraude où la reconnaissance biométrique n'a pas été utilisée et où les procès-verbaux ont été rédigés de manière arbitraire".

Plus d'une semaine après les élections, il reste à vérifier 2 749 procès-verbaux de votes présentant des "incohérences" et représentant 14,5 % des votes valides, a reconnu le CNE. Selon la loi, l'organisme a jusqu'au 30 décembre pour déclarer un vainqueur.

Le parti Libre (gauche) de la présidente Xiomara Castroa a réclamé dimanche une "annulation totale" des élections, invoquant une "ingérence" des États-Unis, et a appelé à des mobilisations et grèves.

L'administration Trump a assuré lundi que le scrutin avait été intègre et qu'il n'y avait "aucune preuve crédible" justifiant son annulation.

Le dirigeant américain avait déclaré avant le scrutin un soutien sans équivoque à Nasry Asfura, qu'il considère comme un "ami de la liberté". Il a parallèlement gracié le mentor du candidat conservateur, l'ex-président hondurien Juan Orlando Hernandez, qui purgeait une peine de 45 ans de réclusion aux États-Unis pour trafic de drogue. Lundi, le parquet général du Honduras a demandé à Interpol de l'arrêter.

Le CNE a évoqué pour expliquer les suspensions du dépouillement des problèmes techniques au sein de l'entreprise privée chargée de la transmission et de la diffusion des résultats. Marlon Ochoa, membre d'opposition du CNE, avait lui jugé qu'en raison de ces irrégularités ces élections étaient "les plus manipulées et les moins crédibles" de l'histoire démocratique du Honduras.

Avec AFP