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"Le pouvoir ne cèdera pas à la contestation" avertit le guide suprême

L'ayatollah Ali Khamenei a confirmé l'élection de Mahmoud Ahmadinejad et averti que le pouvoir ne céderait pas face à la rue. L'opposition s'est vu refuser l'autorisation de manifester samedi.

Alors que l'opposition avait prévu de se rassembler pour manifester samedi, le gouverneur de Téhéran a précisé vendredi midi : "Aucune autorisation n'a été délivrée (...) J'espère que (...) que cette manifestation n'aura pas lieu". Cette annonce fait suite au prêche adressé vendredi à la nation depuis l’université de Téhéran par le guide suprême iranien.

Ali Khamenei a appelé au calme les centaines de milliers de civils qui manifestent chaque jour dans les rues de Téhéran pour dénoncer le trucage du scrutin présidentiel. "Je devrai intervenir de manière ferme" si les évènements persistent, a précisé l’homme fort du régime iranien, une menace à peine voilée adressée aux manifestants.

Citant des versets du Coran, il a exhorté les manifestants à "s’éloigner de l’agitation" et "ne pas céder à des actions désordonnées", regrettant que les jeunes ne sachent "pas toujours comment penser". Ali Khamenei a fait savoir que le pouvoir ne cèderait pas à la contestation populaire, sans précédent depuis 30 ans en Iran.

Interpellant les trois candidats déçus de la présidentielle iranienne, qui contestent le scrutin et participent aux mouvements populaires depuis une semaine, l’ayatollah Khamenei les a mis en garde contre leur "extrémisme". Il a ajouté que les manifestations ne peuvent déboucher que sur la violence,  faisant référence aux sept civils morts lors de heurts lors des manifestations de ces derniers jours.

Khamenei prend la défense d'Ahmadinejad


Dans la seconde partie de son sermon, Ali Khamenei est revenu sur le scrutin du vendredi 12 juin, qui a vu la réélection du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

Saluant la transparence de la campagne et l’exceptionnelle participation des Iraniens au scrutin, indice selon lui de la "confiance du peuple dans le régime", il a déclaré que "le peuple (avait) choisi celui qu'il voulait" comme président, à savoir Mahmoud Ahmadinejad. Ali Khamenei a confirmé les résultats officiels du scrutin du 12 juin, selon lesquels "le président a été élu avec 24 millions de voix".

La fraude électorale, que dénoncent depuis vendredi dernier l’opposition, "n’est qu’une rumeur" a affirmé l’ayatollah, alimentée par les ennemis du régime. Il a toutefois précisé que le recomptage des voix "ne (posait) pas de problème". Le Conseil des gardiens de la Constitution doit rendre au plus tard dimanche un avis sur le recomptage demandé par l’opposition.

L'ayatollah Khamenei a aussi nettement affiché son soutien au président réélu, présent lors du prêche, en affirmant que ses "opinions (...) sont plus proches des miennes" que de celles des autres candidats.

Au long de son discours, Ali Khamenei a pris soin de dénoncer la propagande "sioniste" et "occidentale" qui alimente selon lui le mouvement populaire de ces derniers jours.