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Après l'attentat de Bagdad, le ministre de l'intérieur irakien présente sa démission

Le ministre irakien de l'Intérieur a présenté sa démission, deux jours après l'attentat sanglant qui a frappé Bagdad. L'attaque, revendiquée par l'EI, a suscité la colère de la population, accusant le gouvernement d'être incapable de la protéger.

Le ministre irakien de l'Intérieur a quitté ses fonctions, mardi 5 juillet, deux jours après l’attentat qui a fait plus de 200 morts à Bagdad et provoqué la colère de la population face à l'impuissance de l'État. "J'ai remis ma démission au Premier ministre" Haider al-Abadi, a annoncé Mohamed al-Ghabbane lors d'une conférence de presse, en reconnaissant des failles parmi les mesures de sécurité mises en place dans la capitale.

Au moins 213 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dimanche lorsqu'un véhicule piégé a explosé dans un quartier commerçant de la capitale irakienne, l'un des attentats les plus meurtriers qu'ait connu le pays. L'attaque a été revendiquée par l’organisation État islamique (EI), chassée une semaine plus tôt de son bastion de Falloujah, mais qui parvient toujours à commettre des attentats au cœur même de la capitale.

“Je ne parviens à expliquer ce genre d’attaques, a affirmé à France 24 Fareed Yasseen, l’ambassadeur d’Irak en France. Ils tuent pour tuer et non pas pour en tirer un quelconque bénéfice politique ou militaire. C’est l’EI contre tous les Irakiens. Regardez le nombre de morts, beaucoup de Sunnites ont été tués…"

Tentative d'apaisement

L’attentat a provoqué la colère des Irakiens face à l'incapacité du gouvernement à protéger les populations civiles. Le ministre de l'Intérieur a reconnu que le véhicule piégé venait de la province de Diyala, au nord de la capitale, ce qui signifie qu'il est parvenu à franchir sans encombre les check-points de sécurité lors de son trajet. Mohamed al-Ghabbane a estimé que ces points de contrôle disséminés à travers Bagdad, l'une des mesures symboliques de l'État pour sécuriser la ville, étaient "absolument inutiles".

L'annonce de la démission du ministre semble constituer une nouvelle tentative pour apaiser la colère de la population de la part du gouvernement. Lundi, Haider al-Abadi, dont le gouvernement est déjà accusé de corruption, s'est voulu compréhensif. "Je comprends l'émotion et les actions qui se produisent dans des moments de colère et de tristesse", a-t-il dit dans un communiqué.

Dès dimanche, le Premier ministre avait annoncé la modification des mesures de sécurité, notamment le retrait des détecteurs d'explosifs, dont l'efficacité avait été mise en doute. Il a également ordonné au ministère de l'Intérieur d'accélérer le déploiement du "dispositif Rapiscan pour la recherche de véhicules" à toutes les entrées de Bagdad, et interdit l'utilisation des téléphones portables au personnel de sécurité en service. Le gouvernement a aussi annoncé l'exécution de cinq condamnés à mort et l'arrestation de 40 jihadistes après l’attentat.

Avec AFP