Depuis l’annonce du Brexit suite au référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, une pétition réclamant un nouveau vote recueille plus de 3,7 millions de signatures. Problème : la plupart sont fausses. Un troll signé 4chan.
51,9 % de votants en faveur d’une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne contre 48,1 % pour les partisans du "Remain". L'écart lors du référendum était si minime qu'une pétition a été déposée appelant à organiser une seconde consultation pour empêcher un Brexit. Hébergée sur le site du Parlement britannique, elle connaît un succès fulgurant : 3,7 millions de personnes l'auraient déjà signée. Une participation plus qu'encourageante quand on sait que les pouvoirs publics britanniques s'engagent à répondre aux pétitions dépassant les 10 000 signataires.
Toutefois, la légitimité de la requête est aujourd'hui remise en cause. Le site d'informations libertarien Heatstreet a révélé le 26 juin que beaucoup des signataires de cette pétition sont en réalité des bots. Des petits malins du forum 4chan ont mis en ligne des scripts pour créer des programmes capables de signer en boucle la pétition. Certains ont poussé le vice jusqu'à baser l'IP de leurs signatures dans des endroits totalement incongrus : le Vatican, la Corée du Nord, les îles Sandwich et la Géorgie du sud ont ainsi enregistré des milliers de votants fictifs. Les trolls de 4chan ont voulu moquer l’absence quasi totale de vérification de l’origine des signatures. Plutôt réussi, comme le souligne Heatstreet.
@RupertMyers the petition shows how easy it is to script a bot to stuff an online poll, and gullibility of journos pic.twitter.com/QoLji6Md3v
— Electro Drummer (@electrodrummer) 26 juin 2016
La commission des pétitions du Parlement britannique a réagi peu après la publication de l'article de Heatstreet. Sur Twitter, elle a annoncé qu'une enquête était en cours et que 77 000 signatures frauduleuses avaient déjà été supprimées.
We are investigating allegations of fraudulent use of the petitions site. Signatures found to be fraudulent will be removed.
— Petitions Committee (@HoCpetitions) 26 juin 2016
We have removed about 77,000 signatures which were added fraudulently. We will continue to monitor for suspicious activity.
— Petitions Committee (@HoCpetitions) 26 juin 2016
Même si la pétition en faveur d'un second vote est désormais entachée de suspicions, la commission devrait l'examiner dans les prochains jours et éventuellement planifier un débat au Parlement sur sa pertinence. Mais le Premier ministre britannique démissionnaire, David Cameron, a déjà fait savoir qu'un second référendum était hors de question.
Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.