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Loi travail : 2 000 policiers pour encadrer une manifestation au parcours réduit

La manifestation contre la loi travail, finalement maintenue, sera lourdement encadrée, jeudi, par les forces de l'ordre et un dispositif syndical. Plus de 2 000 agents de police sont mobilisés.

La manifestation contre la loi travail prévue jeudi 23 juin à Paris aura bien lieu. Mais son parcours a été fortement réduit, et elle sera encadrée par plus de 2 000 fonctionnaires de police, a annoncé Michel Cadot, le préfet de police de la capitale.

Parmi les mesures de sécurité, des "interdictions de paraître" contre "une centaine de personnes" et "un dispositif de pré-filtrage […] afin d'éviter que puissent être introduits des projectiles ou des dispositifs permettant de se masquer".

Les organisations syndicales se sont également engagées à "mettre en place un service d'ordre renforcé, structuré et dimensionné", a précisé le préfet. Ce service d'ordre sera présent dans le cortège, mais aussi à proximité de "points sensibles" du parcours et de la place de la Bastille, point de départ et d'arrivée du défilé.

Volte-face

Après deux jours de tractations avec les syndicats, le préfet de police de Paris avait dans un premier temps annoncé mercredi matin l'interdiction du défilé, ce qui aurait constitué une première historique depuis la guerre d'Algérie. Cette annonce avait provoqué un tollé politique et syndical.

L'autorisation de la manifestation parisienne a été obtenue plus tard dans la matinée, à l'issue d'une rencontre entre le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et les secrétaires généraux de la CGT, Philippe Martinez, et de FO, Jean-Claude Mailly. Les deux responsables syndicaux ont salué une "victoire pour les syndicats et la démocratie".

Des organisations questionnent les "dysfonctionnements" du maintien de l'ordre

La CGT a par ailleurs réclamé mercredi, aux côtés de sept organisations, dont la Ligue des droits de l’Homme et Solidaires, l'ouverture d'une enquête parlementaire sur les "dysfonctionnements" du maintien de l'ordre et "les choix opérés par le ministère de l'Intérieur" lors des précédentes manifestations.

"De nombreux manifestant-tes sont victimes de graves dysfonctionnements : délogés, pourchassés, blessés, interpellés par les forces de police alors même qu'ils n'ont commis aucune infraction !" dénoncent les huit organisations dans un communiqué. "Dans le même temps, certains individus responsables de ‘casse’ sont contenus en tête de cortège sans jamais être neutralisés par les forces de police."

Les organisations dénoncent le fait que le parquet demande "des peines ou des poursuites alors même que les dossiers sont vides de preuve". Elles jugent que "le fait de participer à des manifestations, à des mobilisations est retenu à charge. […] Le droit de manifester est un droit fondamental ! Ce gouvernement ne peut pas le bafouer et opposer la nécessaire sécurité à la liberté d'expression et d'action", concluent-ils.

Avec AFP