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Pour ses dix ans, le musée du quai Branly rebaptisé Quai Branly - Jacques Chirac

Le musée du quai Branly, à Paris, fête ses dix ans. À cette occasion, l'établissement change de nom pour rendre hommage à l'implication de l'ex-président Jacques Chirac dans la création de ce musée des arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques.

Né dans la polémique, en 2006, le musée du quai Branly a finalement su affirmer son identité et trouver son public, notamment grâce à "une nouvelle lecture des cultures, des mouvements sociétaux et/ou historiques" avec des expositions comme "Planète métisse", "Cheveux chéris" ou "Tatoueurs, Tatoués" (2014-2015).

À l’occasion de cet anniversaire, l’établissement, situé dans le VIIe arrondissement parisien, vient d’être rebaptisé "Quai Branly - Jacques Chirac", rappelant ainsi le rôle joué par l’ancien chef d’État dans la création de ce musée des arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques.

Conçue par l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, une exposition intitulée "Jacques Chirac ou le dialogue des cultures" (21 juin - 9 octobre) rend hommage à la passion de l'ancien président pour les civilisations premières.

Jacques Chirac ne sera pas présent lors du vernissage, mais "il ira voir l'exposition, c'est certain", a déclaré sa fille Claude sur France 2. "Il n'y a pas beaucoup d'expositions de Branly qu'il n'ait pas vues", a souligné le président du musée Stéphane Martin. "Il est toujours venu discrètement et je pense qu'il voudra voir celle-là".

Une moyenne de 1 350 000 visiteurs par an

C’est la façon dont ont été constituées les collections qui avait créé une polémique à la création du musée. La direction du Quai Branly a en effet prélevé massivement des œuvres dans d'autres institutions publiques. En 1998, le Musée de l'Homme est dépouillé de quelque 300 000 pièces, et celui des Arts d'Afrique et d'Océanie de 25 000 objets.

Des déménagements qui passent mal chez les chercheurs, choqués par la "brutalité de l'opération". Entre grèves et pétitions, un livre de l'ethnologue Bernard Dupaigne, intitulé "Le scandale des arts premiers", dénonce ces déménagements mais aussi le choix de l'esthétique au détriment de la signification anthropologique des œuvres.

Interrogé par l'AFP, il se montre aujourd'hui un peu moins sévère. Tout en estimant insuffisant le travail scientifique sur les collections du musée, il juge "assez correcte" la mise en contexte des œuvres dans les expositions temporaires.

Le Quai Branly enregistre une moyenne de 1 350 000 visiteurs par an, "là où les prévisions de fréquentation les plus optimistes s'établissaient à 800 000 visiteurs annuels", selon son président. Si le musée est une réussite, il le doit aussi à l'État, particulièrement généreux. Les subventions publiques atteignent 77 % du budget annuel, alors qu'elles représentent la moitié du budget du Louvre et un quart de celui du musée d'Orsay.

Avec AFP