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Le chef du Parti socialiste a lancé l'idée d'une primaire de la gauche de gouvernement en vue de la présidentielle de 2017. Le chef de l'État François Hollande serait prêt à jouer le jeu. Un exercice à double tranchant.
Après plusieurs mois de suspense, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du Parti socialiste (PS) va proposer, samedi 18 juin, l'organisation, fin janvier, d'une primaire de la gauche de gouvernement en vue de la présidentielle de 2017.
Cette consultation, au format proche de la "primaire citoyenne" de 2011, pourrait se dérouler "les deux derniers week-ends de janvier 2017, si la primaire de toute la gauche était impossible en décembre", a-t-il ajouté. Dans une interview au journal Libération, Jean-Christophe Cambadélis précise avoir informé de son initiative le président François Hollande et que, pour ce dernier, "le Parti socialiste se détermine comme il le souhaite".
Selon certains proches du chef de l’État, celui-ci serait prêt à cet exercice. Il dira s'il est ou non candidat courant décembre. "Si je ne suis pas en mesure de remporter la primaire, comment pourrais-je espérer remporter la présidentielle ?", leur a confié le chef de l'État, élu en 2012 après avoir remporté la primaire.
"Que le PS décide d'un calendrier, c'est tout à fait légitime, c'est de sa responsabilité. Le président, lui, préside et se prononcera en décembre", a déclaré vendredi soir à l'AFP Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et proche du président. La primaire, c'est "un moyen de rassembler. C'est aussi un moyen de mesurer les nuances, interrogations, divergences... et de convaincre", explique le chef de file du PS à Libération.
Soucieux que la compétition soit "loyale et représentative", Jean-Christophe Cambadélis indique qu'une commission de suivi de la primaire "fera des propositions pour le mois de septembre" sur les conditions de son organisation.
Relégitimer le président ?
Proposée en janvier, toujours dans Libération, par un collectif d'intellectuels et d'écologistes, l'idée d'une primaire de toute la gauche a fait long feu : après Jean-Luc Mélenchon, qui avait immédiatement refusé d'y participer, le Parti communiste (PCF) et Europe-Écologie-Les Verts (EELV) l'ont également écartée lors de leurs congrès début juin.
"On nous a claqué la porte au nez, sans autre considération qu'une volonté punitive du PS", déplore Jean-Christophe Cambadélis. Mais l'aile gauche du parti et des proches du président de la République comme du Premier ministre, Manuel Valls, poussaient ces derniers jours pour l'organisation d'une telle consultation, même restreinte au PS et à ses plus proches alliés, comme le prévoient d'ailleurs ses statuts.
"Ma conviction, c'est que s'il n'y a pas de primaire, on n'arrivera pas à faire l'union de la gauche [...] Le risque, c'est qu'on passe la campagne à débattre entre nous", expliquait par exemple sous couvert d'anonymat un proche de Manuel Valls. Pour un autre ténor du PS, la primaire permettra au président de la République de "purger son bilan" et de se "relégitimer".
À l'inverse, de nombreux proches de François Hollande étaient a priori hostiles à cette idée, considérant qu'un président sortant n'a pas besoin de passer par une primaire et que s'y soumettre constituerait en soi un aveu de faiblesse.
Avec AFP