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Génocide arménien : Erdogan menace de laisser l'Europe "à ses propres tracas"

Dans ce qui ressemble à une allusion au dossier des migrants, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi de laisser l'Europe "à ses propres tracas" après la reconnaissance par l'Allemagne du génocide arménien que conteste la Turquie.

Dans sa réaction la plus vive à la reconnaissance du génocide arménien par le parlement allemand jeudi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé, samedi 4 juin, de laisser l'Europe "à ses propres tracas" si ce genre de querelle n'était pas résolu. Ce dernier a également affirmé que ces accusations de génocide constituaient un "chantage" et que la Turquie ne les "accepterait jamais". 

"Le sujet dans ce cas ce ne sont pas les Arméniens (.) La question arménienne est utilisée partout dans le monde comme un moyen pratique de chantage contre la Turquie et a même commencé d'être utilisée comme un bâton" a déclaré le président turc dans un discours télévisé. "Notre attitude sur la question arménienne est claire depuis le début. Nous n'accepterons jamais les accusations de génocide", a-t-il ajouté.

Le vote, jeudi 2 juin, des députés allemands qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens perpétrés en 1915 sous l'empire ottoman constitue un nouveau contentieux dans les relations complexes entre l'Union européenne et la Turquie. Ankara constitue notamment un partenaire-clé pour tenter de maîtriser la grave crise migratoire qui affecte l'Europe.

L’Allemagne risque "de perdre un ami comme la Turquie"

"Soit nous trouvons des solutions à nos problèmes de manière équitable. Soit la Turquie cessera de constituer une barrière aux problèmes de l'Europe. Nous vous laisserons à vos propres tracas", a ajouté Recep Tayyip Erdogan, sans plus de précision.

Les députés allemands "n'ont pas pris en compte le fait qu'ils risquent de perdre un ami comme la Turquie", avait-il déclaré plus tôt dans la journée à des journalistes turcs, lors d'une visite en Afrique.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Avec AFP