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Les Arméniens disent : "Danke" !

Au menu de cette revue de presse internationale: les réactions au vote du Bundestag, qui reconnaît le génocide arménien de 1915, le petit Japonais retrouvé après avoir été abandonné par ses parents dans une forêt et l’autopsie du corps de Prince qui confirme la surdose d'opiacés.

Hier, le Parlement allemand reconnaissait officiellement le génocide arménien et, ce matin, beaucoup de titres de presse internationale se sont emparés du sujet. A commencer par le Wall Street Journal et cette photo en une, sur laquelle on voit plusieurs représentants de la communauté arménienne au Bundestag tenir une pancarte avec le hashtag: "Anerkennungletzt sagt Danke !". Traduction : "Le groupe pour la reconnaissance du génocide dit merci !" La presse turque, elle, ne dit pas merci… Elle annonce qu’Ankara rejette cette nouvelle loi allemande et s’interroge sur les circonstances du vote.
L’an passé, l’Allemagne n’a pas commémoré le centenaire du massacre d’un million et demi d’Arméniens par l’Empire ottoman - qui était l’allié du Reich de Guillaume II pendant la Grande Guerre. Alors pourquoi maintenant ? Berlin veut-il donner une leçon à son partenaire turc pour qu’il regarde son passé en face, comme l’Allemagne l’a fait avec le génocide juif pendant la Seconde guerre mondiale ? Ou bien est-ce une réplique au président Erdogan qui, ces derniers mois, a montré ses muscles sur la question des réfugiés syriens ? Le site arabophone Rai al Yaoum stipule que ce vote du Bundestag pourrait être le prélude à d’autres sanctions européennes vis-à-vis d’Ankara… Le Franfukter Allgemeine Zeitung, lui, relate une manifestation, d’après lui inquiétante, qui s'est déroulée hier. Des Turcs ont protesté contre ce vote devant le consulat allemand d’Istanbul en criant au fascisme et en rappelant le passé nazi de l’Allemagne.

Au Japon, une histoire insolite qui aurait pu mal tourner: celle d’un enfant abandonné en forêt par ses parents samedi, et retrouvé vivant ce matin. Pas moins de 200 soldats, pompiers et policiers se sont lancés à sa recherche dans une île du Nord de l’archipel. Ils l’ont retrouvé six jours plus tard, sur une base militaire, à quatre kilomètres de là où il avait disparu. A priori, il va bien, même s’il a souffert de dénutrition et de déshydratation au cours de son séjour dans les bois… Mais le plus intéressant, ce sont les réactions des Japonais, mitigées. Dans l'article de Sankei, des célébrités accusent les parents d’avoir été abusifs : ils voulaient, en effet, donner une leçon à leur fils qui jetait des pierres sur les voitures et les passants. D’autres en revanche saluent la discipline qu’ils ont voulu inculquer au "petit voyou". Au final, tout le monde est d’accord pour dire que le gamin s’est bien débrouillé : un véritable survivant, comme on les aime au Japon !

On termine avec le décès de Prince, survenu le 21 avril dernier. L’autopsie révèle qu’il a succombé à une surdose de Fentanyl, un anti-douleur opiacé. Une surdose qui attristera les fans mais qui révèle aussi une épidémie au Etats-Unis, d’après le Washington Post. Entre 2000 et 2014, le taux de mortalité par surdose a doublé… et 2015 devrait battre le record, selon les chiffres du centre de prévention américain : "Il y a tant de gens qui meurent de surdose dans notre pays que cela compense la pénurie de dons d’organes", écrit le quotidien. Et le Daily Beast de s'interroger : "Qu’est-ce qui ne va pas dans le traitement des addictions aux États-Unis ? Pourquoi Prince n’est-il pas resté à l’hôpital alors qu’il y est allé une semaine avant sa mort, après avoir annulé plusieurs concerts ? Comment a-t-il pu se procurer une telle dose d’opiacés ?" Pour l’auteur de l’article, aucun protocole n’est respecté dans les hôpitaux américains : tout se fait au cas par cas… Et de finir sur ce constat : "Si Prince, un chanteur riche et célèbre, n’a pas pu être soigné correctement, comment peuvent l’être les nombreux anonymes, dépendants des drogues et autres médicaments ?"