!["Le suicide médiatique de Benzema" "Le suicide médiatique de Benzema"](/data/posts/2022/07/21/1658406129_Le-suicide-mediatique-de-Benzema.jpg)
Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 1er juin, l’indignation des Brésiliens, après le viol collectif d’une jeune fille de 16 ans, la condamnation d’une ex-miss Turquie pour "insulte" à Erdogan, et les déclarations-choc de Benzema sur sa non-sélection en équipe de France.
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On commence cette revue de presse internationale au Brésil, toujours sous le coup de l'indignation après le viol collectif d'une adolescente d’une favela de Rio par plus d'une trentaine d'hommes, d'après les images diffusées sur Internet.
Plusieurs manifestations sont prévues aujourd’hui pour protester contre ce que les Brésiliens désignent comme la «culture du viol». Dans un pays où la police dit avoir enregistré une agression sexuelle toutes les 11 minutes en 2014, sachant que seuls 10% des cas sont dénoncés, le viol d’une jeune fille de 16 ans il y a dix jours par une trentaine d’hommes, bouleverse d’autant plus les esprits qu’il a donné lieu à la diffusion d’une vidéo effroyable où ses agresseurs se vantent de leur crime en filmant leur victime dénudée et inconsciente. Donné lieu, aussi, à des commentaires qui révulsent A Folha de Sao Paulo, qui dresse la liste des accusations adressées... à la jeune fille, comment certains se sont permis d’évoquer sa façon de se vêtir, émis des doutes sur sa moralité et la véracité de son récit. «Elle dit avoir été violée par une trentaine d’hommes, mais elle marche normalement», «elle doit l’avoir bien cherché»: ces réactions donnent la nausée au quotidien, qui se demande «jusqu’à quand les victimes de viol seront davantage jugées que leurs agresseurs». Le Brésil est-il en train de prendre la mesure de la gravité du problème? D’après Veja, une proposition de loi vient d’être approuvée par le Sénat, qui prévoit d’allonger d’un à deux tiers la durée des condamnations pour viol collectif.
Cette affaire est associée par les médias au «cas Nirbhaya», cette jeune Indienne décédée à la suite d’un viol collectif, à New Delhi, en décembre 2012. «Le viol est une réalité sans frontières sociales ni géographique s», rappelle Libération, qui dit espérer «le début d’une prise de conscience internationale», tout en relevant que seuls les viols collectifs semblent marquer les esprits, alors qu’une femme sur trois dans le monde dit avoir subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. «La stigmatisation des femmes violées reste prégnante dans bon nombre de sociétés», dénonce aussi Libé.
En Turquie, une ancienne miss nationale a été condamnée hier à 14 mois de prison avec sursis pour insulte à Recep Tayip Erdogan. D’après le journal turc Hurryiet, l’affaire remonte à 2012, alors que l’actuel président était Premier ministre. Merve Buyuksarac, couronnée en 2006, avait alors posté sur Instagram une adaptation de l’hymne national turc, qui intégrait des insultes contre Erdogan. D’après ses avocats, ce poème aurait dépassé «les limites de la critique» et «humilié» le président. En Turquie, les poursuites judiciaires pour injures envers Recep Tayyip Erdogan se sont multipliées depuis son arrivée à la présidence, rappelle Paris Match, qui rapporte que le chef de l’Etat a multiplié les dépôts de plainte pour insultes, n’hésitant pas à traîner en justice ses adversaires politiques, les journalistes ou de simples citoyens. D’après le magazine, en décembre dernier un tribunal truc avait même dû mandater un collège d’expert pour déterminer si la comparaison entre Erdogan et Gollum, le personnage du «Seigneur des Anneaux», était une insulte. Pour l’écrivaine turque Elif Shafak, qui signe une tribune dans The Guardian, message du chef de l’Etat est clair: «En Turquie on ne peut plus rire des personnalités politiques», et surtout pas de lui.
On termine avec l’interview accordée par le footballeur Karim Benzema. Un entretien où il déclare que Didier Deschamps a «cédé à la pression d’une partie raciste de la France»en ne le sélectionnant pour l’Euro 2016 de football. Dans un entretien au journal sportif espagnol Marca, Benzema appuie ses propos par le rappel des récents succès électoraux enregistrés par le Front national, présenté comme un «parti extrémiste». Une déclaration qui fait écho à la chronique publiée jeudi dernier par Eric Cantona dans The Guardian, où l’ancien international expliquait l’absence de Karim Benzema et Athem Ben Arfa chez les Bleus par leur «origine nord-africaine». Les avocats de Didier Deschamps ont promis de porter plainte contre Cantona pour «diffamation publique». En feront-ils autant contre Karim Benzema, dont So Foot évoque le «suicide médiatique»?
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