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Angelique Kidjo et trois mouvements citoyens africains primés ambassadeurs de conscience

Amnesty International a remis, samedi, à Dakar le prix d'ambassadeur de conscience à la chanteuse Angélique Kidjo et aux membres des ONG africaines Y’en a marre, Balai citoyen et Lucha, d’ardents défenseurs des droits humains.

La chanteuse béninoise Angélique Kidjo et les membres des mouvements de jeunesse militante Y’en a marre, Balai citoyen et Lucha sont autant de défenseurs engagés des droits humains. L’ONG Amnesty International leur a remis, samedi 28 mai à Dakar, au Sénégal, le prix d'ambassadeur de conscience, qui récompense "des personnalités ayant fait preuve d’un courage exceptionnel pour combattre l’injustice".

"Ils (les lauréats) se sont mobilisés pour la bonne cause, pour la défense de la démocratie pour qu’en fin, nos dirigeants soient conscients qu’ils doivent rendre compte", a indiqué à la presse Seydi Gassama, directeur d'Amnesty Sénégal, à l'issue de la remise des prix.

Les différents lauréats ont réaffirmé leur volonté de poursuivre leur lutte pour le respect des droits de l’Homme et des institutions africaines. "Avec ma musique, je peux défendre tout le monde. On peut arriver à régler les choses sans violence. La violence n’est pas la solution", a déclaré Angélique Kidjo, surnommée pour l'occasion "doyenne des mouvements de jeunes militants".

Mouvements de jeunesse militante

Le rappeur "Smokey" Serge Bambara, co-fondateur du mouvement burkinabè Balai citoyen, voit dans ce prix une invitation à poursuivre le combat pour la défense de la démocratie.  "Ça prouve que le combat que nous menons n’est pas vain. Le peuple burkinabè n’a pas fait ces sacrifices en vain. Ce prix est une invitation à semer cette conscience un peu partout où nous allons et à ne jamais lâcher l’affaire", explique-t-il à France 24.

Lancé au Sénégal, Y’en a marre est un groupe de rappeurs et de journalistes qui se sont unis en 2011 pour encourager les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales. Trois de ses fondateurs ont été arrêtés en février 2012 pour avoir participé à l’organisation d’un sit-in pacifique contre le gouvernement. Depuis l’élection, il exhorte le gouvernement à lancer les réformes promises, notamment dans le domaine foncier.

Le prix revêt enfin une signification particulière Lucha (Lutte pour le changement), un mouvement congolais créé en 2012 à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, et qui a plusieurs de ces militants incarcérés. "Nous devons influencer notre président pour qu’il respecte la Constitution. Nous allons faire des marches, des sit-ins, et utiliser toue la créativité des jeunes congolais", assure une jeune porte-parole du  mouvement. Le mouvement a dédié son prix au militant et bloggeur congolais, Fred Bauma, incarcéré à Kinshasa depuis 2015.