![À Pékin, Paulson négocie une coopération accrue À Pékin, Paulson négocie une coopération accrue](/data/posts/2022/07/14/1657784900_A-Pekin-Paulson-negocie-une-cooperation-accrue.jpg)
Le secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson, discute à Pékin des moyens d'améliorer la coopération bilatérale pour contrer la crise économique mondiale. Mais la Chine a affirmé qu'elle ne changerait pas sa politique de change.
AFP - La Chine et les Etats-Unis se sont engagés jeudi à travailler ensemble face à la crise mondiale, mais ont aussi évoqué un sujet de contentieux bilatéral, la valeur de la monnaie chinoise, en entamant leur "Dialogue économique stratégique" (DES), le dernier de l'administration Bush.
"La tâche la plus importante pour nous est de faire face à la crise", a lancé le vice-Premier ministre Wang Qishan, qui copréside ce dialogue avec le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson.
"Pour la première fois pendant le dialogue économique stratégique, Etats-Unis et Chine vont se concentrer sur la manière de travailler ensemble à travers les forums internationaux pour renforcer le système économique mondial", a de son côté souligné M. Paulson.
"Comme le DES a amélioré les relations entre nos deux pays, nous pouvons gérer efficacement des sujets complexes comme la récente crise financière mondiale", a-t-il souligné.
Mais ce dialogue de haut niveau a initialement été lancé fin 2006 pour discuter des différends bilatéraux, comme la sous-évaluation du yuan, qui selon les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, avantage les exportations chinoises.
La question n'a pas manqué de figurer en bonne place des discussions alors que le yuan connaît un brusque accès de faiblesse face au dollar, après trois ans d'appréciation continue.
Cela a relancé les spéculations sur un éventuel changement de politique monétaire de la Chine.
"La Chine persistera dans le principe de la réforme du taux de change", a déclaré Zhang Xiaoqiang, numéro deux de la Commission pour la réforme et le développement, principal organisme de planification.
"Il n'y a pas le moindre changement", a-t-il insisté.
En marge de la réunion, un haut responsable américain a affirmé de son côté "que les Etats-Unis n'avaient aucune raison de croire" à un changement de politique de la Chine.
"Les dirigeants chinois continuent à mettre l'accent sur les bienfaits de la poursuite d'une réforme du système des changes pour la Chine et pour le monde", a-t-il indiqué, précisant que cette question comme celle de "la nécessité de repousser les tentatives protectionnistes en ces temps de crise" avait été discutée.
En ouvrant cette cinquième session du DES, les deux parties avaient essentiellement mis l'accent sur la nécessaire collaboration face à la crise internationale.
Wang Qishan a notamment prôné des actions conjointes "pour restaurer la confiance des marchés dès que possible, empêcher que la crise ne s'approfondisse, que l'économie mondiale n'entre en récession, et atténuer l'impact sur les pays en développement".
Mais Pékin a aussi mis Washington devant ses responsabilités.
"J'espère que les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour stabiliser l'économie et les marchés financiers", a déclaré le vice-Premier ministre.
La Chine estime avoir "toujours eu une attitude responsable", a-t-il répété, en mettant en exergue toutes les mesures prises pour stimuler l'économie et donc jouer, selon Pékin, un rôle de locomotive économique bénéfique pour toute la planète.
De même, Wang Qishan a appelé Washington à s'assurer de la sécurité "des actifs et investissements chinois sur le marché américain", sans plus de précisions.
Avec la crise, Pékin a vu fondre les prises de participation chinoises dans différentes institutions financières aux Etats-Unis.
La Chine est aussi le premier créancier de l'Etat américain, avec 585 milliards de dollars de bons du Trésor en septembre.
Jeudi, les deux parties se sont félicitées du dialogue, Wang Qishan "souhaitant sa poursuite", mais soulignant que la "relation bilatérale était dans une phase transitoire".
Barack Obama, qui doit succéder à M. Bush le 20 janvier, n'a pas encore fait savoir s'il comptait que le dialogue du DES se poursuive au niveau ministériel.