Le pape François a reçu, lundi, le grand imam d'Al-Azhar au Vatican, une première. Cette rencontre survient après une dizaine d'années de relations tendues entre les deux institutions du fait de propos controversés de Benoit XVI sur l'islam.
L'image est historique. Le pape François et le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, se donnant l'accolade au Vatican. Les deux hommes se sont entretenus pendant une trentaine de minutes lundi 23 mai, lors d'une rencontre "très cordiale", selon le Saint-Siège.
Les deux hommes ont salué "la signification importante de cette nouvelle rencontre dans le cadre du dialogue entre l'Église catholique et l'Islam". Selon le Vatican, ils se sont entretenus principalement de "la paix dans le monde, du refus de la violence et du terrorisme, de la situation des chrétiens dans le contexte des conflits et des tensions au Moyen-Orient, ainsi que de leur protection".
L'entretien s'est tenu dans la bibliothèque du Vatican. François a offert à son invité son encyclique sur l'environnement, "Laudato si", ainsi qu'un médaillon de la paix.
Le "message" à retenir de cette rencontre entre les deux hommes, qui se sont donné l'accolade, c'est "notre rencontre", a affirmé François au grand imam d'Al-Azhar, selon des propos rapportés par l'entourage du pape à la presse.
Dix années de relations tendues
C'est la première fois qu'une telle rencontre se déroule au Vatican. Le 24 février 2000, Jean-Paul II avait rendu visite au grand imam d'Al-Azhar, le cheikh Mohammed Sayed Tantawi, au Caire.
Cet événement survient en outre après dix années de relations tendues entre le Vatican et la plus haute institution de l'islam sunnite en raison de propos controversés tenus par le pape émérite Benoit XVI lors d'un discours à Ratisbonne en septembre 2006. Il avait alors semblé établir un lien entre islam et violence.
Les relations se sont réchauffées petit à petit après l'arrivée du pape François, qui a fait du dialogue interconfessionnel l'une de ses priorités, et avait notamment salué les musulmans en 2013 à l'occasion de la fin du ramadan. Depuis son arrivée, le pape François multiplie les messages d'ouverture et de dialogue. Il avait ainsi ramené trois familles musulmanes syriennes de sa visite en avril sur l'île grecque de Lesbos: "Je n'ai pas fait de choix entre chrétiens et musulmans (...) Tous sont fils de Dieu".
Avec AFP