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Quatre jours après le crash inexpliqué du vol Paris-Le Caire d'EgyptAir, les recherches se poursuivent en Méditerranée pour localiser les enregistreurs de vol qui aideront peut-être à trancher entre l'accident et l'attentat.
La coopération internationale est de rigueur. Quatre jours après le crash de l’avion Egyptair entre Paris et Le Caire, les recherches se poursuivent en Méditerranée. La France a dépêché un patrouilleur de haute mer qui doit arriver lundi 23 mai dans l'après-midi pour participer aux recherches. Le ministère égyptien du Pétrole a, de son côté, envoyé "un sous-marin capable de descendre à 3 000 mètres" pour localiser les enregistreurs, a indiqué le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Dimanche, pour le troisième jour consécutif, des navires et avions des armées égyptienne et française ont scruté la mer entre la Crête et la côte nord de l'Égypte, cherchant à localiser la carlingue de l'Airbus A320 et ses deux enregistreurs de vol, les fameuses boîtes noires, qui n’ont toujours pas été repérées. Le "ping" des balises des deux enregistreurs n'émettra que 4 à 5 semaines dans l'eau, avant épuisement des batteries.
Un sac à dos rose, des revêtements de siège et un gilet de sauvetage
Un avion de surveillance maritime français a en revanche "détecté dimanche pas mal d'objets flottants, probablement liés à l'avion", a indiqué une porte-parole de la Marine française. L'armée égyptienne avait également repêché vendredi des premiers débris de l'appareil, un membre humain et des effets personnels des passagers.
Samedi, l’armée égyptienne a publié quelques photos: un sac à dos rose d'enfant orné de papillons, un petit morceau de carlingue complètement déchiqueté, des revêtements de sièges lacérés et un gilet de sauvetage intact mais déplié. Un responsable du ministère de l'Aviation civile a affirmé qu'aucun corps n'avait été repêché.
Le vol MS804 s'est abîmé en mer Méditerranée dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mai avec 66 personnes à bord, dont 30 Égyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar. Les autres passagers étaient deux Irakiens, deux Canadiens et des ressortissants d'Algérie, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d'Arabie saoudite et du Soudan. Un enfant et deux bébés figurent parmi les victimes. L'équipage comptait sept personnes et trois agents de sécurité.
La thèse de l’incident technique réhabilitée
Jusqu'à vendredi soir, le gouvernement égyptien, mais aussi la grande majorité des experts, penchaient pour la thèse de l'attentat, six mois après l'explosion d'une bombe à bord d'un avion de touristes russes qui venait de décoller d'une station balnéaire égyptienne. Cet attentat avait été revendiqué quelques heures seulement après par la branche égyptienne du groupe État islamique (EI).
Or, à ce jour il n'y a eu aucune revendication. Par ailleurs, la révélation que le système automatisé de l'appareil a émis, pendant presque trois minutes, des alertes signalant de la fumée à l'avant de l'appareil et des défaillances du système de commandes de vol, a réhabilité la thèse de l'incident technique. Même si rien n'exclut, selon les spécialistes, que la fumée soit la conséquence d'un incendie volontaire.
Le président Sissi est intervenu pour rappeler qu'à ce stade "toutes les hypothèses sont possibles" et qu'aucune n'est privilégiée. "Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l'accident tant que nous n'avons retrouvé ni l'épave, ni les enregistreurs de vol", a également répété samedi à Paris le porte-parole du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), qui a dépêché en Égypte trois enquêteurs, aux côtés d'un expert d'Airbus.
Avec AFP