logo

Turquie : Binali Yildirim, candidat unique pour le poste de Premier ministre

Le ministre turc des Transports Binali Yildirim, fidèle allié du président Recep Tayyip Erdogan, a été désigné candidat unique à la succession du Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a annoncé jeudi 18 mai à l’issue de son comité exécutif que le ministre turc des Transports Binali Yildirim, fidèle allié du président Recep Tayyip Erdogan, a été désigné candidat unique à la succession du Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu.

Architecte des grands travaux d'urbanisation lancés par l'homme fort du pays, Binali Yildirim, 60 ans, sera formellement élu à la tête de l'AKP dimanche lors d'un congrès extraordinaire. "Nous travaillerons dans une harmonie totale avec tous nos camarades du parti à tous les niveaux, à commencer par notre président fondateur et leader" Recep Tayyip Erdogan, a-t-il déclaré dans un discours après avoir été désigné candidat unique.

Après l'élection du nouveau chef de l'AKP, Ahmet Davutoglu devrait remettre sa démission dès lundi au chef d’État turc, qui confiera à son successeur la tâche de former un nouveau gouvernement.

Binali Yildirim, qui travaille avec Recep Tayyip Erdogan depuis l'élection de ce dernier à la mairie d'Istanbul en 1994, est perçu comme un allié plus docile que Davutoglu, qui s'est opposé au chef de l'État sur plusieurs gros dossiers, notamment la reprise des négociations avec le PKK et le placement en détention provisoire de journalistes en procès.

Établir un régime présidentiel

La principale mission du prochain chef du gouvernement, estiment les observateurs, sera de mener à bien le projet de changement de Constitution souhaité par Erdogan pour transférer l'essentiel des pouvoirs exécutifs du Premier ministre au président.

Début mai, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait confirmé qu’il ne briguerait pas de nouveau la présidence de l’AKP renonçant de fait à s'opposer davantage à la volonté de Recep Tayyip Erdogan d'établir un régime présidentiel.

Après le choc causé par l'annonce du retrait de son retrait, l'AKP a multiplié les messages d'unité, assurant qu'il n'y avait pas de divisions dans ses rangs. Le Premier ministre sortant a ainsi été témoin du mariage de la fille cadette du président Erdogan samedi dernier.

Mais l'instabilité politique a donné des sueurs froides aux marchés, inquiets de voir lr président Erdogan accroître son influence sur la gestion de l'économie, domaine dans lequel il fait preuve d'un interventionnisme croissant, exhortant par exemple la banque centrale à abaisser ses taux. Signe de cette inquiétude, la livre turque a perdu 5 % de sa valeur par rapport au dollar au cours du dernier mois.

Avec AFP ET Reuters