
L'ex-patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, a été mise en examen, vendredi, dans l'une des enquêtes du scandale Uramin, racheté en 2007 par le géant français du nucléaire. Elle est aussi placée sous le statut de témoin assisté pour abus de pouvoir.
Près de deux mois après son époux, l'ancienne présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, a été mise en examen, vendredi 13 mai, dans l'enquête sur la valorisation de la société minière Uramin, dont le rachat en 2007 a tourné au désastre financier pour le spécialiste du nucléaire, a-t-on appris de source judiciaire. Sa mise en examen porte sur les chefs de présentation et publication de comptes inexacts et diffusion de fausses informations.
Anne Lauvergeon, qui a été entendue toute la journée par les juges d'instruction chargés du dossier, a également été placée sous le statut de témoin assisté pour abus de pouvoir. Les juges lui reprochent d'avoir présenté des comptes inexacts pour masquer des dépréciations d'actifs liées à l'acquisition de ces mines d'uranium pour 1,7 milliard d'euros.
Les mines en question, principalement en Namibie, en Centrafrique et en Afrique du Sud, se sont révélées peu rentables, voire inexploitables.
L’époux d’Anne Lauvergeon également mis en examen
Anne Lauvergeon, écartée en 2011 après dix ans à la tête du groupe d'énergie nucléaire, explique quant à elle les dépréciations d'actifs en partie par l'effondrement des cours dû à la catastrophe de Fukushima, au Japon.
Selon elle, le rachat d'Uramin était par ailleurs nécessaire pour garantir les approvisionnements d'Areva en uranium dans un contexte de hausse des prix durant les années 2000.
Dans un autre volet de l'affaire, l'époux d'Anne Lauvergeon, Olivier Fric, a été mis en examen pour délit d'initié et blanchiment. Il est soupçonné d'avoir réalisé une plus-value grâce à des informations confidentielles, dont il aurait bénéficié au sujet de l'acquisition d'Uramin.
Ces deux enquêtes, qui faisaient initialement l'objet d'une seule et même enquête préliminaire, ont été ouvertes à la suite d'un signalement par la Cour des comptes, en février 2014.
Avec AFP et Reuters