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Les Taliban revendiquent les attentats perpétrés ces derniers jours

Un porte-parole des Taliban a revendiqué vendredi trois attentats commis en représailles à l'offensive de l'armée pakistanaise contre les insurgés islamistes - dont l'attaque contre un palace de Peshawar, commise dans la journée de mardi.

AFP - Le porte-parole des talibans pakistanais liés à Al-Qaïda a revendiqué trois attentats suicide, celui de mardi contre un grand hôtel de Peshawar (nord-ouest) et les deux de vendredi contre un dignitaire religieux à Lahore (est) et une mosquée dans le nord-ouest.

"Nous avons attaqué l'hôtel Pearl Continental de Peshawar parce que des étrangers y venaient et complotaient contre l'islam et les talibans", a déclaré à l'AFP le maulvi Omar, porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (Tehreek-e-Taliban Pakistan, TTP), au téléphone et d'un lieu inconnu.

"Nous portons également la responsabilité de l'attentat suicide contre Sarfraz Naeemi", a-t-il ajouté à propos du dignitaire religieux qui avait vigoureusement dénoncé les attaques suicide des talibans, et tué vendredi avec un adjoint près de sa mosquée par un kamikaze.

Il a également revendiqué un autre attentat suicide perpétré vendredi, dans une mosquée à Nowsher (nord-ouest).

"Quiconque s'opposera à nous pour faire plaisir aux Américains connaîtra le même destin. Ceux qui soutiennent l'Amérique sont nos ennemis. Notre objectif est de mettre en place la loi islamique dans tout le pays", a-t-il ajouté.

Mardi soir à Peshawar, des hommes armés ont précipité un camion piégé sur le grand hôtel Pearl Continental de Peshawar, la grande ville du nord-ouest, pourtant sous très haute protection. L'attentat, qui a presque entièrement dévasté l'établissement de luxe, a tué neuf personnes dont deux employés étrangers de l'ONU.

Vendredi après-midi à Nowsher (nord-ouest), un kamikaze a précipité son véhicule piégé sur une mosquée au moment où les fidèles sortaient de la grande prière, tuant quatre fidèles et en blessant 105 autres, selon la police et un médecin hospitalier.

Quasiment au même moment à Lahore, la grande ville de l'est, un kamikaze à pied a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui dans une salle attenante à une mosquée, juste après la grande prière du vendredi, tuant Sarfraz Naeemi et un de ses adjoints, selon la police.

Rallié au réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden, le TTP est dirigé par Baïtullah Mehsud, soupçonné de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto en décembre 2007, et qui fait figure d'ennemi public numéro un pour le régime d'Islamabad.

Washington, qui le considère comme le relais de ben Laden au Pakistan, a offert une récompense de 5 millions de dollars pour tout renseignement pouvant conduire à sa capture.

Le TTP avait également revendiqué l'attentat suicide du 27 mai à Lahore (est), qui avait visé les immeubles de la police et des services secrets et avait fait 24 morts et plus de 300 blessés.

Ces multiples attentats ont été perpétrés en représailles à l'offensive que l'armée a déclenchée fin avril contre ces combattants islamistes liés à Al-Qaïda dans la vallée de la Swat, dans le nord-ouest.

Et les talibans, responsables de la vague sans précédent d'attentats qui a fait environ 2.000 morts dans tout le pays en près de deux ans, ont promis de l'intensifier, accusant Islamabad de les combattre "au nom des Etats-Unis".