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Le 101e département français, Mayotte, fait face depuis 15 jours à un mouvement de grève. Les manifestants réclament les mêmes droits qu'en Métropole. Afin de calmer la situation, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'envoi de renforts sur l'île.

Matignon a annoncé, mercredi 13 avril, l'envoi de forces de l'ordre supplémentaires à Mayotte, pour faire face aux violences urbaines qui secouent le département français d'Outre-mer en proie à un mouvement social depuis plus de deux semaines.

Le ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et la ministre de l'Outre-mer George Pau-Langevin ont aussi convenu "d'améliorer la liaison" entre leurs ministères sur "les questions de sécurité en Outre-mer". Cela passera notamment par la mise en place d'une "structure de liaison" et d'"une feuille de route" envoyée à chaque préfet, "puisqu'on a des difficultés à Mayotte, mais aussi en Guyane, à la Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie", a souligné George Pau-Langevin.

"L'égalité réelle" avec la métropole

Le conflit social à Mayotte porte notamment sur l'alignement des prestations sociales à celle de la Métropole et l'application du Code du travail national, ainsi que des moyens de lutte contre l'insécurité et la construction d'écoles.

Une intersyndicale a décrété fin mars la grève générale, provoquant de graves perturbations sur l'île, notamment avec le blocage des principales routes. Les activités économiques fonctionnent partiellement ou au ralenti, au grand dam de nombreux entrepreneurs qui n'ont pas hésité à s'en prendre verbalement à des leaders syndicaux.

Les syndicats mahorais rencontreront vendredi à Paris les directeurs de cabinet des ministères concernés, pour "un bilan d'étape". Et la semaine prochaine, un émissaire du ministère du Travail se rendra à Mayotte.

Des violences entre bandes de jeunes

Sur place à Mayotte, la préfecture a également mis en place un dispositif renforcé dans les quartiers de Mamoudzou, chef-lieu du département, touchés, depuis le week-end dernier, par des violences entre bandes rivales en marge de cette grève générale.

"Plusieurs éléments se superposent", a expliqué George Pau-Langevin : "un mouvement social de revendications lancé par les organisations syndicales", et "à côté, les comportements de certains jeunes à la dérive, qui ne sont pas encadrés et n'ont pas de perspectives".

Des témoignages recueillis sur place ont fait état de groupes de jeunes cagoulés qui ont caillassé des habitations et saccagé de nombreuses voitures. "On est sorti pour constater les dégâts, notamment des gros cailloux lancés sur les véhicules, et certains d'entre nous n'avaient que leurs yeux pour pleurer, c'est l'impuissance de notre part et aussi de la part des forces de l'ordre, on ne sait pas comment sortir de cette situation", a raconté Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire départemental SNUIPP-FSU.

Avec AFP