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Que reste-t-il de l'utopie de Brasilia ?

Les créateurs et bâtisseurs de Brasilia avaient rêvé, dans les années 1950, d'une ville capable d'offrir une vie meilleure à sa population. Que reste-t-il aujourd'hui de ces idéaux ? Construite pour 500 000 habitants, la cité brésilienne en accueille aujourd'hui 3 millions. Brasilia est saturée. Elle est également la capitale d'un pays secoué par d'importants mouvements sociaux et une profonde crise de confiance envers sa classe politique.

Bâtie en 1 000 jours, sous l'impulsion du président brésilien Juscelino Kubitschek, Brasilia a été inaugurée le 21 avril 1960. L'idée de ce dirigeant était d’attirer le développement économique à l’intérieur du pays et de désengorger les villes côtières comme Sao Paulo ou Rio de Janeiro. Une ville associée à une utopie fondatrice : accès au logement, création d’emplois, bonnes conditions de vie et intégration sociale. Un projet politique, socialiste, avec la promesse d’une vie meilleure, dans une ville plus juste, pour tous, où règnerait le plein emploi. Imposants, les monuments de l’architecte Oscar Niemeyer interpellent. Brasilia questionne la modernité.

Aujourd’hui, la capitale grossit trois fois plus vite que toute autre ville du Brésil. Initialement prévue pour accueillir 500 000 personnes, les projections envisagent 5,6 millions d’habitants à l'horizon 2030. Soit 15 fois plus que le projet initial imaginé par l’urbaniste Lucio Costa. Que sont devenus aujourd'hui les valeurs et les visions égalitaires de ses bâtisseurs ?