Un individu armé a été tué mardi à Bruxelles après que des policiers belges et français menant une perquisition liée aux attentats de Paris ont essuyé des tirs. Des recherches se poursuivaient sans qu’on sache si des hommes étaient encore en fuite.
Un homme armé d’une kalachnikov et soupçonné d'être lié à la mouvance jihadiste a été tué, mardi 15 mars, à Bruxelles, lors d'une opération conjointe des polices belge et française menée dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Une simple perquisition, menée en début d’après-midi dans la commune bruxelloise de Forest, a débouché en fin de journée sur un assaut contre la maison où un ou plusieurs suspects s'étaient retranchés. Au total, quatre policiers ont été blessés.
"Nous avons été informés cet après-midi que, lors de perquisitions, nos policiers ont été confrontés à des individus qui ont ouvert le feu. Nous avons sans doute eu beaucoup de chance, avec quatre blessés légers, car cela aurait pu être un drame", a indiqué le Premier ministre belge, Charles Michel, lors d’une conférence de presse organisée mardi soir avec les ministres belges de l’Intérieur et de la Justice.
L'opération se poursuivait dans la soirée, a précisé le chef du gouvernement, sans que l'on sache précisément si des hommes étaient encore recherchés. Plusieurs perquisitions étaient toujours en cours à Forest, a indiqué l’agence Belga, citant des sources policières.
it"Ils ne s'attendaient pas à être reçus par une rafale de coups de feu"
"On ne s'attendait pas à ce qui allait se passer cet après-midi", a confié le ministre de la Justice, Koen Geens. De fait, rapporte Kattalin Landaburu, correspondante de France 24 à Bruxelles, "la perquisition à l'origine de la fusillade était ce qu'on appelle une perquisition non renforcée. Cette opération était liée à l'enquête sur les attentats de Paris. Les enquêteurs seraient arrivés pour faire une vérification dans un appartement qui était réputé vide et loué sous un faux nom. Ils ne s'attendaient pas à être reçus par une rafale de coups de feu tirés à travers la porte, blessant trois policiers légèrement. C'est ensuite que deux individus, peut-être trois, peut-être plus, se seraient enfuis par les toits et se seraient ensuite barricadés dans différents endroits de la commune."
Un quatrième policier a été blessé durant l’assaut qui a été donné, en fin d’après-midi, par les forces de sécurité dans la maison où l’un des tireurs s’était retranché. Celui-ci a été tué durant le raid, a affirmé le parquet fédéral belge. Il était armé d’une "arme de guerre de type Kalachnikov".
Son identité "n'est pas encore connue mais en tout cas, il ne s'agit pas de Salah Abdeslam", a ajouté le parquet en référence au suspect-clé des attentats de Paris toujours en fuite. Une source policière française avait expliqué plus tôt que l'opération de mardi ne le visait pas mais concernait "l'entourage d'un ou plusieurs des 11 inculpés belges". D’après le chef du gouvernement belge, la présence de la police française était due à la "Joint Investigation Team" dans le cadre de la coopération franco-belge.
Onze personnes ont été inculpées à ce jour en Belgique en lien avec les attaques qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015. L'enquête a montré que ces attentats avaient été largement préparés et coordonnés depuis Bruxelles.
it"Très près du cœur du réseau du 13-Novembre"
"C'est la première fois qu'une perquisition menée à Bruxelles dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris donne lieu à des échanges d'une telle violence", rappelle Kattalin Landaburu. "On a affaire à une violence exacerbée avec des armes de guerre, commente pour sa part Claude Moniquet, spécialiste des questions terroristes interrogé par France 24. Ce qui signifie que les enquêteurs sont très près du cœur du réseau du 13-Novembre."
Pour les besoins de l’opération, un hélicoptère et des membres des forces spéciales belges, certains encagoulés, ont été dépêchés sur place. Le quartier a été complètement bouclé et les journalistes étaient tenus à l'écart.
Le périmètre de sécurité a été rapidement "élargi", et les enfants de deux écoles et de deux crèches du quartier ont dû être mis à l'abri à l'intérieur des établissements. Ce n’est qu’en début de soirée que les établissements ont pu être évacués et les riverains autorisés à rentrer chez eux.
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