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Avec "Fable Legends", Microsoft abandonne l'une de ses licences phares

Microsoft a annulé la sortie de "Fable Legends" et annoncé dans la foulée la probable fermeture du studio Lionhead Studios. Son héros, oscillant entre bien et mal, va vous manquer ? Il n'est pourtant pas seul sur le créneau.

Cet article a d'abord été publié sur le site de Mashable France

Avec l'abandon par Microsoft de "Fable Legends", le jeu vidéo perd l'une de ses licences les plus emblématiques. Cette série incarnait une mécanique de jeu très précise : chaque choix répondait à une considération morale et avait un impact sur l'histoire. Son héros qui hésite constamment entre le bien et le mal va vous manquer ? On a trouvé ses palliatifs.

"L’alignement" est un concept vieux comme le RPG. On le retrouvait déjà dans le bon vieux "Donjons & Dragons" sur table. Dans ce type d'univers de prime abord manichéen, le joueur peut choisir la couleur de l'âme du personnage qu'il s'apprête à incarner : il peut être un paladin de vertu ou, au contraire, un malandrin sans foi ni loi. Rien ne l'empêchera, ceci dit, de changer de tempérament au cours de la partie.

Ce grand principe n’a d'ailleurs pas tardé à gagner l'univers du jeu vidéo, et ce dès les années 1990. Peter Molyneux, le fondateur de Lionhead Studios, l'appliquera notamment à la plupart de ses créations. En figure de proue, "Fable", premier du nom, qui vous laisse parcourir le monde d’Albion en choississant d’aider la veuve et l’orphelin, ou, au contraire, de les piller sans vergogne.

Les quêtes possèdent plusieurs issues possibles. Vous pouvez ainsi faire fermer un bordel et ouvrir un orphelinat, ou seulement vous contentez d’éliminer le gérant tout en reprenant la direction de l’établissement. En fonction de votre alignement donc, l’apparence de votre personnage change peu à peu et se rapproche soit de l’ange, soit du démon.

Production moins connue de Molyneux, le god game "Black and White" explore aussi ce concept. Vous incarnez un dieu et pouvez au choix terroriser ou prendre soin des populations dont vous avez la charge. Ci-dessous, une bande-annonce qui pique un peu les yeux (on peut lui pardonner, le jeu date de 2001).

La philosophie similaire du studio Bioware

Si le RPG en jeu vidéo devait avoir un maître, le studio Bioware pourrait prendre prétendre au titre. Dans ses "Baldur’s Gate", le concept d’alignement est important. On le retrouve d’ailleurs dans les "Neverwinter Nights" qui se veulent, pour la petite histoire, être une adaptation de l’univers du RPG papier "Donjons & Dragons".

Mais c’est certainement avec "Star Wars : Knights of the Old Republic" que la philosophie de Bioware se fait connaître du grand public. Votre personnage peut changer d’alignement au fil de l'aventure. Un choix qui est tout sauf anodin, puisque certaines des compétences restent inaccessibles si vous vous tournez vers le côté obscur. Et inversement.

Le jeu est d’ailleurs ressorti sur Android et iOS en décembre dernier. L’occasion pour les déçus de l’annulation de "Fable Legends" de se faire un petit plaisir rétro.

Le chef d’œuvre du studio Bioware reste tout de même la trilogie "Mass Effect". Dans ce space opera, vous incarnez le commandant Shepard qui résout ses problèmes en étant "conciliant(e)", ou, a contrario, en bottant des culs avec "pragmatisme".

En fonction de votre alignement, il est possible de débloquer des actions spéciales, de sauver des alliés autrement condamnés ou au contraire, d'exécuter de manière sommaire des ennemis. La fin diffère selon la voie choisie. Entre la conciliation et le pragmatisme, le débat fait rage et certains fans n'hésitent pas à réaliser des vidéos pour prouver la supériorité de l’un sur l’autre.

Si "Fable Legends" vous manque déjà, vous pouvez vous procurer la trilogie pour une poignée d’euros. Ce sont près de 150 heures de jeux garantis si vous voulez parcourir la galaxie du début du premier jeu au dénouement épique (et controversé) du troisième. Un quatrième opus, "Mass Effect : Andromeda", doit voir le jour en 2016.

Pas d’alignement mais des choix cruciaux : les jeux du studio Telltale

L’interface ne comporte peut-être pas de barre d’alignement évaluant la moralité de vos actions, mais croyez-nous sur parole, dans les jeux de Telltale, vous le ressentirez au plus profond de votre âme.

La première saison du jeu "Walking Dead" en est le parfait exemple. L’immersion dans l’histoire est telle que vous vous surprenez à vous questionner sur chacune de vos décisions : ai-je bien fait de trancher la main de ce mec pour le sauver ? Suis-je une horrible personne pour avoir abandonné ce compagnon qui remettait sans cesse en cause mon autorité ? Dois-je laisser une seconde chance à cet homme ou l'exiler, et donc le condamner ?

Telltale met le dilemme moral au centre de ses jeux. Vous pouvez vous en tenir à votre code moral et faire ce qui est juste dès qu’il vous en ait donné l’occasion. Mais parfois, la tentation du raccourci sera trop forte. À d’autres moment, la rapidité avec laquelle on vous demandera de trancher vous conduira à faire un choix immoral. C’est toute la beauté de ce gameplay.

Le studio a également sorti une adaptation de la série "Game of Thrones", reprenant les codes des jeux Telltale. Si le passionné prendra plaisir à retrouver l’univers de la série, le jeu reste un peu décevant. Les choix sont toujours aussi cornéliens mais n’ont au final que peu de conséquences visibles sur la suite de l’aventure. Et la réalisation et les graphismes laissent un peu à désirer.

Vous voilà donc parés pour envisager votre futur sans "Fable Legends".