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Les Iraniens ont voté pour élire le Parlement mais aussi l'Assemblée des experts qui sera chargée de désigner le Guide suprême. Un enjeu déterminant dans le contexte de changement des relations avec les pays occidentaux.

Les Iraniens sont nombreux à s'être déplacés, vendredi 26 février, pour désigner les membres du Parlement et de l'Assemblée des experts, actuellement entre les mains des conservateurs. Les bureaux de vote ont fermé tard, après quatre heures de prolongation dans les régions et près de six à Téhéran, où les bureaux sont restés ouverts jusqu'à 23 h 45 (20 h 15 GMT).

Le scrutin a vu s’affronter deux camps : celui du président modéré Hassan Rohani, qui a négocié l'accord historique sur le nucléaire de 2015, et les conservateurs, opposés au mouvement de détente avec l'Occident. Les candidats réformistes ont vu pour la plupart leurs candidatures refusées par le Conseil des gardiens, ainsi que certains modérés. Mais leurs partisans avaient appelé à soutenir les alliés de Rohani pour empêcher les conservateurs de gagner. Les deux camps avaient donc appelé à aller voter en masse.

"Tout le monde doit voter"

Une consigne visiblement suivie : tout au long de la journée, de nombreuses files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote des grandes villes, dont Téhéran, signe de l'intérêt suscité par ces élections. Le Guide suprême Ali Khamenei, l'un des premiers à voter dans la capitale, a appelé à suivre son exemple : "Tout le monde doit voter, tous ceux qui aiment l'Iran, la République islamique, la grandeur et la gloire de l'Iran."

Il y a quatre ans, le taux de participation avait été de 64,2 % dans le pays, seulement de 48 % à Téhéran. Vendredi, selon un responsable électoral, environ 28 millions des 55 millions d'électeurs avaient voté à 21 h locales (17 h 30 GMT).

Un scrutin crucial pour Rohani

Ce double scrutin est déterminant pour la poursuite de la politique d'ouverture du président modéré Hassan Rohani. Ce dernier espère en effet profiter du renouvellement des 290 membres du Parlement et des 88 sièges de l'Assemblée des experts, qui nomme le Guide suprême, pour asseoir son autorité face aux conservateurs. L'ayatollah Ali Khamenei, étant âgé de 76 ans, il se pourrait que les Experts aient à désigner son successeur.

Ces élections étaient les premières depuis la conclusion, en juillet, de l’accord entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui a permis la levée, en janvier de la plupart des sanctions économiques qui entravaient l’économie iranienne depuis 10 ans.

Hassan Rohani, élu en 2013, mise sur cette avancée majeure pour obtenir une majorité favorable au Parlement. Cela l'aiderait à mettre en place une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son mandat en 2017.

Quant à l'Assemblée des experts, les réformateurs espèrent que ses figures les plus conservatrices seront battues, car ce sont leurs successeurs, élus pour huit ans, qui pourraient être amenés à désigner le successeur de l'ayatollah Khamenei, âgé de 76 ans.

Le dépouillement a commencé vendredi en fin de soirée, a annoncé la télévision d’État. Les résultats globaux et définitifs, qui devront être confirmés par le puissant Conseil des gardiens de la Constitution (conservateur), ne sont pas attendus avant plusieurs jours. Mais ceux des provinces devraient être connus samedi et ceux de Téhéran et de ses 5,5 millions d'électeurs, lundi.

Avec AFP