Des missiles se sont abattus, lundi, sur cinq établissements médicaux et deux écoles à Alep et Idlib (nord de la Syrie), faisant 50 tués, dont des enfants, et de nombreux blessés. Un hôpital soutenu par MSF a notamment été détruit.
Des tirs de missiles ont "tué près de cinquante civils dont des enfants et fait de nombreux blessés" dans "au moins" cinq établissements médicaux et deux écoles à Alep et Idlib (nord de la Syrie), a affirmé l'ONU le lundi 15 février.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon considère ces attaques comme "des violations flagrantes du droit international", a ajouté le porte-parole adjoint des Nations unies Farhan Haq.
Pour Ban Ki-moon, a-t-il ajouté, ces attaques "jettent une ombre sur les engagements pris par le Groupe de soutien international à la Syrie" lors de la récente réunion de Munich, en Allemagne.
Les protagonistes du conflit syrien dont la Russie et les États-Unis avaient conclu à la nécessité d'établir un cessez-le-feu en Syrie et d'accélérer la livraison de l'aide humanitaire. "Il faut traduire ces engagements en actes", a affirmé le porte-parole.
Il n'a pas attribué la responsabilité des tirs de missiles mais une ONG syrienne avait auparavant estimé qu'ils étaient "probablement russes".
"L'hôpital de MSF a été touché par quatre roquettes"
Un hôpital soutenu par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a notamment été détruit par un raid non loin de la ville de Maaret al-Noomane, dans la province d'Idleb, bastion rebelle dans le nord-est de la Syrie.
L'attaque a fait "au moins sept morts parmi le personnel et les patients et au moins huit personnels de MSF sont portés disparus", avait indiqué le président de MSF France Mego Terzian, à Reuters TV.
"Je condamne avec la plus grande fermeté le nouveau bombardement délibéré visant un hôpital soutenu par Médecins Sans Frontières dans le nord de la Syrie", a déclaré Jean-Marc Ayrault, le nouveau chef de la diplomatie française, dans un communiqué publié dans la soirée.
Cinquante-quatre personnes travaillaient dans cet hôpital de 30 lits qui comprend deux blocs opératoires, un service de consultations externes et une salle d'urgences. "Soit le gouvernement (syrien, NDLR), soit la Russie" sont derrière cette attaque, la dernière en date visant des centres de santé en Syrie, a affirmé Mego Terzian.
"Au cours de deux séries de deux attaques, menées à quelques minutes d'intervalle, l'hôpital a été touché par quatre roquettes", avait affirmé à l'AFP Massimiliano Rebaudengo, le chef de mission de MSF pour la Syrie. "Il s'agit d'une attaque délibérée contre une structure de santé. La destruction de cet hôpital prive d'accès aux soins les quelque 40 000 personnes vivant dans cette zone de conflit ouvert", avait-il ajouté.
Le régime syrien, appuyé par l'aviation russe, a lancé le 1er février une grande offensive contre les rebelles dans la province d'Alep, voisine de celle d'Idleb, qui a poussé des dizaines de milliers de civils à l'exil. La province d'Idleb et la ville de Maaret al-Noomane, en particulier, sont des bastions rebelles.
MSF soutient cette structure depuis septembre 2015, notamment en l'approvisionnant en matériels médicaux et en couvrant ses coûts de fonctionnement. Cette organisation soutient au total 153 hôpitaux en Syrie, dont cinq ont été touchés par des frappes depuis le début de l'année.
Un hôpital et une école bombardés à Azaz
Un autre hôpital a également été bombardé lundi, à Azaz, ville située à 5 kilomètres de la frontière turque, dans le nord du pays. Selon des témoins cités par Reuters, au moins 14 civils ont péri quand des missiles ont touché un hôpital et une école abritant des réfugiés fuyant l'offensive du régime à Alep.
La ville d'Azaz est actuellement tenue par les rebelles, mais les combattants kurdes tentent de s'en emparer. Ce que Ankara veut empêcher. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a ainsi affirmé que la Turquie ne laisserait pas la ville d'Azaz tomber aux mains des Kurdes. "Nous ne laisserons pas Azaz tomber. Le YPG (Unités de protection du peuple, les milices kurdes) ne sera pas autorisé à avancer vers l'ouest de l'Euphrate et à l'est du canton d'Afrin", a dit le chef du gouvernement lundi.
Il a également affirmé que l'école et l'hôpital, à Azaz, avaient été atteints par un missile russe, qui y a tué de nombreux civils dont des enfants.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont afflué ces derniers temps vers Azaz, dernier bastion des insurgés avant la frontière turque, en provenance de villes et de villages durement bombardés par l'armée syrienne et ses supplétifs.
Avec AFP