
Les États-Unis et la Russie sont parvenus à un accord sur une "cessation des hostilités" en Syrie dans la semaine à venir, pour relancer le processus de paix et stopper l'exode des civils. Ils ont également convenu d'accélérer l'aide humanitaire.
Vers un cessez-le-feu en Syrie ? Les États-Unis et la Russie sont tombés d'accord, dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 février, sur une "cessation des hostilités" en Syrie qui doit intervenir dans un délai d'une semaine, afin de relancer le processus de paix et de stopper l'exode de civils.
À l'issue de cinq heures d'intenses négociations à Munich, en Allemagne, les deux pays et leurs principaux alliés ont aussi décidé un accès accru et "immédiat" de l'aide humanitaire aux civils en détresse.
Au gouvernement et à l'opposition de "prendre les mesures nécessaires"
"Nous avons convenu d'une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d'une semaine", a déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry à l'issue de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG).
Reste à savoir si les mesures décidées par les grandes puissances seront appliquées. "Les résultats seront mesurés par ce qui se passera sur le terrain (...) pas sur les mots qui sont sur un bout de papier ce soir", a-t-il mis en garde.
Son homologue russe Sergueï Lavrov a jugé que c'était au gouvernement et à l'opposition syrienne "de prendre les mesures nécessaires". "Nous devrons probablement user de notre influence sur les parties", a-t-il commenté.
Les États-Unis et la Russie vont piloter les "modalités" de mise en œuvre de cette cessation des hostilités, a précisé Sergueï Lavrov, en notant que c'était le "premier pas" vers un cessez-le-feu plus permanent.
Les Occidentaux demandaient instamment l'arrêt de la campagne de raids aériens russes qui accompagnent depuis dix jours une vaste offensive du régime contre les rebelles dans la province d'Alep dans le nord du pays.
L'arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit, à l'exception des "groupes terroristes Daech [autre nom du groupe État islamique (EI) en arabe] et Al-Nosra [affilié à Al-Qaïda]", ont précisé les ministres.
Reprendre le processus de paix
"Nous avons aussi convenu d'accélérer et d'élargir la fourniture d'aide humanitaire dès à présent" à une série de villes assiégées, a ajouté John Kerry, en citant entre autres Deir Ezzor, dans l'est du pays, où les forces loyalistes sont assiégées par l'EI. Un groupe de travail piloté par l'ONU va se réunir dès vendredi à Genève pour mettre en œuvre ce volet humanitaire et fera des "comptes-rendus hebdomadaires", a-t-il précisé.
Les négociations intersyriennes, suspendues début février en raison d'une offensive du régime appuyée par l'aviation russe sur les rebelles, doivent par ailleurs "reprendre dès que possible", a dit le chef de la diplomatie américaine.
Ces négociations doivent avoir lieu "sans ultimatum et préconditions", a souligné Sergueï Lavrov. Moscou refuse notamment de faire du départ de Bachar al-Assad un préalable, alors que les Occidentaux continuent d'affirmer qu'avec lui une solution durable en Syrie est impossible.
L'opposition syrienne réclamait quant à elle des signes concrets humanitaires et l'arrêt des bombardements avant de reprendre ces négociations, reportées pour le moment au 25 février.
Depuis le 1er février, Damas, appuyé par les bombardiers russes, mène une offensive contre la deuxième ville du pays, Alep, qui a pris en étau les rebelles cantonnés dans les quartiers est.
Quelque 60 000 personnes ont été déplacées par les combats dans la région, selon John Kerry, pour beaucoup vers la frontière turque, tandis que 350 000 civils restent coincés au côté des rebelles.
Avec AFP