
La mission de l'ONU en Centrafrique a identifié sept nouveaux cas présumés d'abus sexuels commis par des casques bleus, donc cinq concernent des mineures. Conséquences, l'ONU a décidé de rapatrier "120 soldats congolais". Reportage.
L'ONU a annoncé, jeudi 4 février, qu'elle allait rapatrier 120 casques bleus congolais de Centrafrique. Cette décision fait suite à la révélation de sept nouveaux cas présumés d'abus sexuels commis par des casques bleus, dont cinq concernent des mineures, à Bambari, où ils sont déployés.
Sur le terrain, l'affaire ne passe pas. Le chef de la mission onusienne, Parfait Onanga-Anyanga, s'est rendu à Bambari, ville du centre du pays où les derniers cas ont été signalés, et a vertement tancé les troupes présentent dans le camp. "Non, ce n‘est tolérable, assène le responsable onusien devant les caméras de France 24. Nous allons combattre jusqu‘au dernier d’entre vous, parce que vous ne pouvez pas ternir le drapeau de votre pays, votre matricule […], le béret bleu que vous portez. Ce béret bleu est lourd, c’est le béret des droits de l’Homme. Vous ne pouvez pas porter ce béret et vous engager dans des actes innommables."
Le rapatriement des soldats membres de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) "sera effectif après la conclusion de l'enquête" et les 120 casques bleus sont confinés en attendant dans leurs casernes, précise un communiqué.
"Ces cas ont été portés à l'attention de la Minusca le 21 janvier 2016 par une équipe de chercheurs de Human Rights Watch (...) afin que des soins médicaux et psycho-sociaux soient prodigués aux victimes et afin que la Mission endosse toute sa responsabilité pour ces présumés crimes", poursuit le communiqué.
Dès qu'elle a pris connaissance de ces allégations, la Minusca a dépêché à Bambari un expert du Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (BSCI).
"L'évaluation initiale du BSCI a fourni des preuves suffisantes qui confirment que cinq des victimes étaient mineures (...). Une adulte a été victime d'exploitation sexuelle. Le bureau n'a pas pu interroger la septième victime présumée, qui serait également mineure".
Avec AFP