La Cour de cassation égyptienne a annulé mercredi la peine de mort de 149 islamistes présumés accusés du meurtre de 13 policiers en 2013. Les raisons de cette annulation sont encore inconnues.
La peine de mort de 149 islamistes présumés accusés du meurtre de 13 policiers en 2013 a été annulée mercredi 3 février par la Cour de cassation en Égypte. La haute juridiction a ordonné que les accusés soient rejugés par un autre tribunal que celui qui les avait condamnés en première instance il y a un an, mais il n'est pas possible de connaître les motivations de cet arrêt de la Cour de cassation tant qu'il n'est pas rendu public, ont indiqué des responsables de la Justice.
Les faits avaient eu lieu le jour même où les forces de l'ordre tuaient des centaines de manifestants réclamant le retour du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée le 3 juillet 2013. Le 14 août, quelque 700 manifestants pro-Morsi avaient été tués en quelques heures au centre du Caire, un "possible crime contre l'Humanité", selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch.
Le soir même, 13 policiers étaient massacrés par une foule en colère dans l'attaque d'un commissariat d'un quartier du Caire, Kerdassa, réputé être un fief islamiste.
Procès de masse
Dans les mois qui avaient suivi, policiers et soldats avaient tué des centaines de manifestants pro-Morsi et emprisonné des milliers de sympathisants, dont la quasi-totalité des cadres des Frères musulmans. Le 3 février 2015, un tribunal condamnait à mort 149 personnes pour le meurtre des 13 policiers, un procès de masse expédié en quelques minutes comme plusieurs autres au cours desquels des centaines de partisans présumés des Frères musulmans ont été condamnés à la peine capitale, dont Mohammed Morsi et la plupart des caciques de la confrérie.
Depuis la destitution de Mohammed Morsi, le pouvoir dirigé par Abdel Fattah al-Sisi a violemment réprimé toute opposition, d'abord islamiste, puis celle de la jeunesse laïque et libérale qui avait mené la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak. Aujourd'hui, le président Sissi est accusé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme d'avoir éliminé toute voix dissidente et d'avoir instauré un pouvoir encore plus répressif que celui de Moubarak.
D'innombrables attentats ont endeuillé le pays depuis le départ de Mohammed Morsi. Visant essentiellement policiers et soldats, ces attaques revendiquées essentiellement par la branche égyptienne de l'organisation de État islamique (EI) ont été condamnées par les Frères musulmans, décrétés "organisation terroriste" en 2013.
Avec AFP
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