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À Genève, l'opposition syrienne annule sa réunion avec l'émissaire de l'ONU

Alors que le début des négociations entre régime et opposition syrienne était annoncé pour mardi, l'opposition a annulé sa réunion avec l'émissaire de l'ONU, notamment en raison des opérations des forces syriennes et russes autour d'Alep.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé mardi 2 février que les négociations indirectes entre régime et opposition syrienne commenceraient dans l'après-midi. Mais à la mi-journée, la délégation de l'opposition a fait savoir qu'elle annulait sa réunion avec lui, protestant ainsi contre l'aggravation de la situation en Syrie.

"Il n'y a pas de rencontre avec l'émissaire Staffan de Mistura", a déclaré à la presse Farah Atassi, membre de la délégation de l'opposition. "Nous avons présenté nos exigences. (..) Il n'y a aucun raison de répéter la même chose avec (M.) de Mistura", a-t-elle ajouté.

Une porte-parole de l'ONU a confirmé que la réunion prévue mardi en fin d'après-midi avait été annulée.

Le Haut comité des négociations (HCN), coalition d'opposants au régime de Bachar al Assad, a eu sa première réunion officielle, lundi, au Palais des Nations de Genève avec l'émissaire de l'ONU. Il devait s'entretenir à nouveau mardi en fin d'après-midi avec M. de Mistura, qui a rencontré dans la matinée la délégation du régime de Damas.

"Le régime et la Russie menacent le processus politique"

Ces tensions à Genève coïncident avec une vaste opération militaire, débutée lundi par l'armée syrienne et les forces russes dans la région d'Alep. Selon des médias d'État syriens, les forces loyalistes ont avancé au nord-ouest d'Alep en direction de Nouboul et d'Al-Zahraa, deux villages chiites, pro-Assad, assiégés par les rebelles depuis plus de trois ans.

En outre, les gains territoriaux des forces pro-Assad menacent les lignes d'approvisionnement des insurgés entre la Turquie et Alep.

Une membre du HCN, Basma Kodmani, a évoqué les opérations militaires "sans précédent" menées par Damas et la Russie contre les villes d'Alep et de Homs. "Nous n'avons jamais vu quelque chose comme ça depuis le début de la révolution [en mars 2011]", a-t-elle souligné. "Est-ce acceptable pour la communauté internationale ?", a-t-elle demandé.

"Il est évident à travers la situation actuelle que le régime et ses alliés, en particulier la Russie, sont déterminés à rejeter les efforts de l'ONU pour mettre en œuvre le droit international", a également déclaré Salim al Mouslat, porte-parole du HCN.

"Les actes du régime et de la Russie menacent gravement les premières étapes du processus politique", a-t-il ajouté.

Pour l'opposition, qui souligne que sa délégation n'est pas à Genève pour négocier, mais pour tester les intentions du régime, il ne peut y avoir de discussions même indirectes tant que le gouvernement syrien bombarde des secteurs civils, maintient le blocus des villes assiégées et refuse de libérer des détenus.

Ces conditions figurent dans la résolution 2 254 adoptée à l'unanimité le 18 décembre 2015 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Son article 12 demande l'accès de l'aide humanitaire aux zones assiégées et l'article 13 exige l'arrêt du bombardement des populations civiles.

Avec AFP et Reuters