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La France et la Belgique renforcent leur coopération antiterroriste

Les Premiers ministres français et belge, Manuel Valls et Charles Michel se sont engagés, lundi 1er février à Bruxelles, à renforcer leur coopération dans la lutte contre les réseaux jihadistes qui prospèrent des deux côtés de la frontière.

Les attentats du 13 novembre l’ont démontré : à l’inverse des terroristes, les renseignements ne passent pas entre la France et la Belgique. Le Premier ministre français Manuel Valls et son homologue belge Charles Michel se sont donc engagés, lundi 1er février à Bruxelles, à renforcer la coopération antiterroriste entre leurs deux pays.

"Le message principal, c'est que nous sommes côte à côte et déterminés à faire face pour élever le niveau de sécurité de nos concitoyens", a expliqué Charles Michel lors d'une conférence de presse tenue avec son homologue français à l'issue d’un mini sommet sur la lutte contre le terrorisme. "Il faut être unis autour de nos valeurs pour coopérer et être plus forts contre le terrorisme. Je n'ai jamais douté des Belges", a renchéri Manuel Valls.

Outre les chefs de gouvernement, les ministres belge et français de l'Intérieur, Jan Jambon et Bernard Cazeneuve, y ont participé, ainsi que ceux de la Justice, Koen Geens et Jean-Jacques Urvoas, nouvel arrivé au gouvernement français. Ils étaient accompagnés de représentants des services de renseignement civils et militaires, de la police et de la justice des deux pays, dont les magistrats chargés de l'enquête sur les attentats du 13 novembre.

Un "magistrat de liaison" français en Belgique

Première application concrète de cette coopération : un magistrat de liaison français sera posté à l’ambassade de France à Bruxelles pour "fluidifier plus encore l'entraide entre les deux pays" et "approfondir la connaissance de leurs systèmes juridiques et judiciaires".

L'empreinte belge est apparue immédiatement après les tueries du 13 novembre à Paris, revendiquées par l'organisation de l'État islamique (EI). L'enquête n'a fait que confirmer, jour après jour, la piste de la "filière de Molenbeek" - commune de Bruxelles - dans la préparation et l'exécution des attaques terroristes. Quatre des neuf auteurs des attentats étaient belges (dont Abdelhamid Abaaoud, fiché et recherché en Belgique ; ainsi que Salah Abdeslam, et son ami Mohamed Abrini, toujours en cavale).

Depuis la mi-novembre, la police et la justice belge ont déjà renforcé leurs efforts pour s'attaquer à la filière jihadiste franco-belge. Onze personnes ont été arrêtées et inculpées en Belgique.

"Un pacte européen de sécurité"

Manuel Valls a également plaidé pour un "pacte européen de sécurité, indispensable à la survie de Schengen". Il a souligné l'importance de concrétiser le projet de "PNR européen" recensant au niveau européen les données concernant les passagers aériens, et exhorté le Parlement européen, qui a longtemps traîné sur ce dossier, à "prendre pleinement ses responsabilités".

La France et la Belgique appuient également la volonté de la Commission européenne de modifier les règles de libre circulation dans l'espace Schengen, "afin notamment d'instaurer de manière systématique et obligatoire le contrôle aux frontières extérieures", y compris pour les ressortissants européens. Les deux pays soutiennent par ailleurs la mise en place d'une "agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes".

Outre le dossier du terrorisme, le Premier ministre belge a abordé la situation dans les camps de migrants de Calais et Dunkerque qui "inquiète" des communes frontalières en Belgique. "L'Europe ne peut pas accueillir tous les migrants", a répondu Manuel Valls en réitérant son "message de fermeté" dans un entretien conjoint à la télévision RTL.

Avec AFP