
L'Assemblée nationale avant le premier discours de politique générale du Premier ministre français Sébastien Lecornu, le 14 octobre 2025. © Gonzalo Fuentes, Reuters
La marathon parlementaire se poursuit. Les députés français continuent, samedi 25 octobre, de débattre de la partie recettes du budget 2026 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale avec, à l'ordre du jour, notamment, l'examen de la taxe Zucman sur les très hauts patrimoines défendue par la gauche, qui demande des mesures de "justice fiscale", mais rejeté par la droite et le bloc central.
Le projet de budget, qui prévoit de ramener le déficit budgétaire à 4,7 % du produit intérieur brut (PIB), après 5,4 % en 2025, a vu son volet "recettes" rejeté vendredi en commission des Finances de l'Assemblée, mettant au jour les dissensions persistantes sur le sujet.
Les députés ont voté vendredi le maintien d'une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus jusqu'à ce que le déficit budgétaire de la France revienne sous les 3 %.
La taxe Zucman sur les très hauts patrimoines devrait cristalliser les débats entre ses partisans à gauche et ses détracteurs à droite et au sein du bloc central, hostiles à toute hausse d'impôts. La mesure a déjà été retoquée en commission des Finances.
Menace de censure
Le Parti socialiste (PS) a brandi vendredi la menace d'une censure du gouvernement Lecornu II, exigeant des mesures de "justice sociale". Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a appelé à "taper sur les ultra-riches et sur les super-héritages" et averti que sans "évolution sensible sur le texte" dans les prochaines heures, "ce serait terminé".
Avant l'ouverture des débats, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait défendu devant les députés un "budget de transition" qui "n’a pas vocation à tout régler", appelant les élus à débattre "jusqu'au bout".
Les députés travailleront une partie du week-end et chaque voix comptera dans un hémicycle fragmenté où chaque mesure sera âprement disputée.
Un vote solennel est prévu le 4 novembre, avant l'examen du texte au Sénat, où la droite est majoritaire.
Les débats interviennent alors que l'agence de notation Moody's a revu vendredi à la baisse ses perspectives sur la note souveraine de la France, une semaine après que S&P Global Ratings a abaissé de façon inattendue sa note de crédit et un mois après une mesure similaire de Fitch.
Avec AFP
