
La justice britannique a reconnu coupable les deux accusés du meurtre particulièrement violent des étudiants français (photos), en 2008 à Londres. Le juge doit prononcer la sentence contre les deux condamnés au plus tard vendredi.
AFP - Les deux Britanniques accusés d'avoir sauvagement tué les étudiants français Laurent Bonomo et Gabriel Ferez en 2008 à Londres, ont été reconnus coupables de meurtre jeudi.
Nigel Edward Farmer, chômeur sans domicile fixe de 34 ans, et Daniel "Dano" Sonnex, 23 ans, ont été reconnus coupables de tous les chefs d'inculpation retenus contre eux: meurtres, séquestrations, cambriolage et incendie volontaire.
Les douze jurés se sont prononcés après près de 23 heures de délibération. Les condamnés n'ont pas réagi à l'annonce du verdict.
Le père de Gabriel Ferez est resté silencieux mais semblait au bord des larmes.
Le juge pourrait annoncer leur sentence d'ici la fin de la journée, ou vendredi. Un verdict de culpabilité pour meurtres entraîne automatiquement une peine de prison à vie mais il appartient au juge de fixer ou non une peine de sûreté.
Dans un geste inhabituel, le ministre de la Justice Jack Straw a présenté ses excuses pour une série de dysfonctionnements de l'institution judiciaire qui ont entraîné la remise en liberté peu avant le double meurtre de Daniel Sonnex. Ce dernier "aurait pu et aurait dû" être en prison le jour du drame, a reconnu M. Straw.
La mère de Laurent Bonomo, Lydie Bonomo, avait condamné des erreurs "tragiques".
"Il est tragique de se dire que si l'administration avait fait son travail, mon fils et Gabriel seraient toujours en vie", avait-elle déclaré. Ses propos, comme les excuses de M. Straw, n'avaient pu être rapportés avant le verdict.
Laurent Bonomo et Gabriel Ferez, âgés tous deux de 23 ans, ont été tués de façon "barbare" au petit matin du dimanche 29 juin 2008 dans le studio loué par Laurent Bonomo à New Cross (sud-est de Londres). Ils avaient été ligotés, bâillonnés et lacérés de près de 250 coups de couteau, dont une grande partie post-mortem. L'appartement avait ensuite été incendié pour tenter d'effacer des preuves.
A l'ouverture du procès le 22 avril, Sonnex avait plaidé coupable de cambriolage puis, lors de son passage dans le box des témoins, il avait reconnu la séquestration --avouant notamment avoir ligoté Gabriel Ferez-- et avoir su que son co-accusé comptait incendier le logement.
Il avait reconnu que le drame était un cambriolage "qui a dégénéré (...) en vol avec violence" puis en double meurtre. Mais il avait continuellement nié avoir participé aux meurtres affirmant avoir découvert les corps sans vie des deux étudiants au retour de ses expéditions aux distributeurs automatiques.
"Dano Sonnex n'est pas un ange... C'est un cambrioleur, c'est un revendeur de drogue mais pas un meurtrier", avait plaidé son avocat Philip Misner.
En revanche, Nigel Farmer a nié en bloc tous les chefs d'accusation, s'abritant derrière le principe de la contrainte pour expliquer être allé au studio vers 22h00 pour y mettre le feu.
Son avocat John Ryder l'avait présenté comme un bon père de famille, travailleur, en pleine dépression après une rupture sentimentale, dont le caractère malléable avait été exploité par la famille Sonnex, en particulier le "terrifiant" frère aîné de Dano, Bernie.