
L'ex-président panaméen Ricardo Martinelli, au cœur d'une vaste enquête de détournement de fonds publics, est officiellement recherché par les autorités. Le multimillionnaire, qui a quitté Panama, est soupçonné d'avoir fait surveiller des opposants.
La Cour suprême du Panama a lancé, lundi 21 décembre, un mandat d'arrêt contre l'ancien président Ricardo Martinelli, soupçonné d'avoir fait surveiller illégalement plus de 150 personnes en utilisant des fonds publics.
L'homme, qui a fait fortune en dirigeant un réseau de supermarchés, a quitté Panama en janvier 2015, probablement pour Miami. À la tête du pays entre 2009 et 2014, son nom apparaît dans plusieurs enquêtes pour des faits de corruption présumée. Dans cette nouvelle affaire d'espionnage, les procureurs ont expliqué que Ricardo Martinelli avait usé de l'argent des taxes publiques et utilisé des fonctionnaires sur leur temps de travail pour organiser des écoutes, et faire suivre des activistes, politiciens, syndicalistes, avocats, médecins et autres groupes civils. En l'absence du principal accusé, deux anciens chefs de la sécurité de Martinelli ont été arrêtés.
Une douzaine d'enquête pour corruption
Très actif sur Twitter, l’ancien président panaméen a répondu dans un tweet, déclarant qu’il s’agissait là d’un procès politique. Dans une lettre postée sur le réseau social en décembre il rejetait déjà les accusations à son encontre, estimant qu’il s’agissait d’une campagne de "revanche" inspirée par le président actuel, Juan Carlos Varela.
Sous son mandat, le pays, renommé pour être un paradis fiscal, a connu la plus forte croissance d'Amérique du Sud pour ces dernières années. Populaire au début de sa présidence, l'administration de Ricardo Martinelli a fini par être entachée par de nombreux scandales de corruption. Plusieurs ex-ministres de son gouvernement ont été écroués pour détournement d’argent public.
Âgé de 63 ans, l'ex-chef d'État fait l'objet d'une douzaine d'enquêtes pour détournement de fonds public, crimes financiers, distribution de pot-de-vin, distribution de grâces présidentielles illégales. Il a été démis de son immunité à plusieurs reprises.
Avec Reuters