Un militant du Hezbollah a été tué dans des bombardements en Syrie, a annoncé l’organisation chiite libanaise qui accuse l’armée israélienne. Tsahal n’a pas confirmé.
Le Libanais Samir Kantar, devenu ces dernières années une figure éminente du Hezbollah, a été tué dans des bombardements qui ont frappé la périphérie de Damas, a annoncé l'organisation chiite libanaise, dimanche 20 décembre. Le Hezbollah tient l’armée israélienne pour responsable.
"Le doyen des prisonniers libanais a été tué samedi soir lorsque des avions de l'ennemi sioniste ont bombardé un bâtiment résidentiel à Jaramana", une ville de la banlieue de Damas, accuse le Hezbollah dans un communiqué. Samir Kantar avait purgé en Israël une peine de prison à perpétuité, pour sa participation, en avril 1979, à une attaque transfrontalière qui avait fait quatre morts, avant d'être libéré en 2008 dans un échange entre le Hezbollah et l'État hébreu.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) - qui dispose d'un vaste réseau de sources à travers la Syrie - a confirmé la mort de Samir Kantar qu'il a présenté comme le "chef de la résistance syrienne pour la libération du Golan", un groupe créé depuis deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région, selon cette ONG.
Un ministre israélien : "Je ne confirme ni ne démens"
Les médias officiels syriens ont immédiatement accusé des "groupes terroristes", à l’image de la télévision nationale syrienne qui, citant des "sources autorisées", a affirmé dimanche que le Druze libanais avait péri dans une "attaque terroriste" à Damas. Mais une milice pro-gouvernementale, les Forces de défense nationale, a elle aussi attribué la responsabilité du bombardement à l’État hébreu : "Deux avions israéliens ont mené le raid qui a visé l'immeuble à Djaramana et touché leur cible avec quatre missiles à longue portée."
Si le chef de la diplomatie israélienne n'a pas commenté ces informations, le ministre israélien de la Construction et du Logement, Yoav Gallant, s'est félicité à Jérusalem de la mort de Kantar. Il est toutefois resté vague quant à une éventuelle implication de l'État hébreu. "Je ne confirme ni ne démens rien à ce sujet", a-t-il commenté laconiquement.
Tout en restant officiellement hors du conflit syrien, Israël a quelquefois bombardé des objectifs pour, selon des sources proches des services de sécurité, empêcher le Hezbollah de se doter d'armes de pointes fournies par le régime de Damas, ou pour empêcher l’attaque d’Israéliens à partir du territoire syrien.
Un homme clé des opérations militaires du Hezbollah, Imad Moughnieh, avait lui aussi été tué dans une opération ciblée en 2008 à Damas. Le Hezbollah avait pointé du doigt Israël qui avait déjà démenti. Et en janvier dernier, une frappe israélienne en Syrie avait tué six membres du Hezbollah dans la région de Kouneitra, près du plateau du Golan.
Avec AFP et Reuters