Au menu de cette revue de presse française, mercredi 9 décembre, le double discours du FN, les calculs électoraux du PS, ceux de François Hollande. Et la façon dont ils ne résolvent en rien les problèmes.
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A la Une de la presse française, ce matin, la façon dont Marion et Marine Le Pen ont adapté leurs programmes et leurs discours aux régions qu’elles visent, la région Paca, et le Nord.
La tante s’adresse aux ouvriers, pioche à l’extrême-gauche, évoque les 9 millions de pauvres que compte la France, et appelle «à l’unité profonde des Français de toutes origines, de toutes confessions». La nièce parle plutôt aux petits patrons, puise dans les thèses libérales et identitaires, déclarant qu’en France, «on ne vit pas en djellaba». Marine et Marion, «50 nuances de Le Pen», commente le Parisien, qui explique que les candidates «se partagent les idées pour ratisser large» - une répartition des rôles dans laquelle le journal voit la preuve de la «duplicité» du FN.
Dans leurs deux régions, et dans la région Grand Est, le PS a demandé à ses têtes de liste de se retirer au profit des candidats de la droite. Cette décision de la direction du parti serait toutefois «loin d’être une évidence pour les électeurs de gauche», d’après Libération, qui a choisi de donner la parole aux candidats des Républicains que ces électeurs de gauche sont appelés à soutenir. Estrosi, Bertrand, et Richert tentent de les convaincre qu’ils «peuvent voter pour eux». Le désistement des candidats socialistes en faveur de la droite n’est pas dénué arrière-pensées, rappelle le Figaro, qui affirme que le PS estime que «la rivalité entre les Républicains et le FN pourrait lui donner la victoire dans de nombreuses régions». La gauche est parvenue à s’unir dans 8 d’entre elles - «une drôle d’union», estime l’Opinion, qui parle d’«un exercice classique et artificiel qui n’effacera ni rancoeurs ni ambitions».
François Hollande, lui, a choisi de rester en retrait. D’après le Figaro, sa stratégie aurait été définie à l’avance: «silence et hauteur» - ce qui ne l’empêche pas de suivre l’affaire avec attention. «L e chef de l’État, qui répète qu’il existe un «trou de souris» pour lui en 2017, a noté que la droite, qui se fait «siphonner» par le FN, est loin du grand chelem espéré», écrit le journal, auquel un socialiste a résumé son point de vue: «Hollande fait le pari qu’il sera face à Marine Le Pen au second tour en 2017». Mais ces calculs font-ils vraiment barrage au FN? Attention, ceci n’est pas un jeu», prévient Slate, qui juge qu’on ne s’attaque pas aux «racines du mal».
Les Français, eux, nagent «en plein doute», d’après un sondage publié par la Croix. Son enquête montre que la majorité d’entre eux «aspire à la cohésion nationale», mais «sans trop y croire». 73% d’entre eux «pensent que ce qui les rassemble est plus fort que ce qui les divise» - mais cela n’efface pas le sentiment d’une «menace qui pèse sur l’identité de la France», pour 70 % des Français. Au lendemain des attentats de janvier, ils avaient répondu en nombre à l’appel de l’Education nationale pour aider les enseignants à transmettre les valeurs de la République. En vain, d’après Libération, qui raconte que des centaines d’entre eux n’ont toujours pas été contactés. Quant à la Journée de la laïcité, décrétée elle aussi au lendemain des attentats du début de l’année, elle semble peu mobiliser des établissements davantage «préoccupés par la sécurité», selon le Figaro.
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