Malgré l'état d'urgence et un couvre-feu dans le Grand Tunis à la suite de l'attentat contre la garde présidentielle, perpétré mardi, le festival "Les Journées cinématographiques de Carthage", est maintenu.
La culture fait de la résistance dans la capitale tunisienne. Si le gouvernement a réinstauré, mardi 24 novembre, l'état d'urgence et imposé un couvre-feu dans le Grand Tunis dans la foulée de l'attentat contre la garde présidentielle, "Les journées cinématographiques de Carthage", l'une des plus importantes manifestations culturelles du pays, ont été maintenues.
L'attaque, un nouveau coup dur après celles du Bardo et de Sousse, a tué 12 agents de la garde présidentielle. Une treizième dépouille a été retrouvée sur les lieux de l'attentat, il pourrait s'agir du cadavre de l'auteur de l'attaque. Cette dernière n'a pas encore été revendiquée mais l'organisation de l'État islamique (EI) avait endossé la responsabilité des deux précédents attentats ayant tué 59 touristes étrangers et un policier, à Sousse en juin et au musée du Bardo à Tunis en mars.
"Les journées cinématographiques de Carthage" maintenues
Pour autant, ces événements dramatiques n'ont pas porté un coup d'arrêt à la vie culturelle tunisienne. Le festival "Les Journées cinématographiques de Carthage", qui se tient du 21 au 28 noivembre dans le centre de la capitale, est maintenu. Son directeur, Ibrahim Letaïef, en a exprimé mercredi le souhait car "c'est la seule manière de répondre à ces actes barbares".
"Les Tunisiens que j'ai rencontrés se sont dits heureux de pouvoir continuer à aller au cinéma, heureux de pouvoir continuer à profiter de leur quotidien et de ce festival pendant toute la semaine", raconte Sando Lutyens, le correspondant de France 24 en Tunisie.
"Tous unis contre la barbarie"
Après ce troisième attentat sanglant, la presse a appelé mercredi à l'union nationale et à la résistance. "Tous unis contre la barbarie", proclamait "Le Quotidien" ; La Tunisie ne pliera pas", ajoutait "Le Temps", tandis que "Al Maghreb" réclamait "une nouvelle philosopohie et des mesures spéciales" pour lutter contre le terrorisme.
Le ministère du Transport a annoncé que les mesures de sécurité seraient renforcées dans les ports et que seuls les voyageurs seraient autorisés à pénétrer dans l'enceinte de l'aéroport international de Tunis-Carthage.
La centrale syndicale UGTT a annoncé, de son côté, l'annulation des grèves et rassemblements prévus mercredi. Le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chef de l'État Béji Caïd Essebsi, a commencé à se réunir dans la matinée de mercredi "afin de prendre les décisions nécessaires pour faire face à cette situation", selon le président.
Dans une brève allocution télévisée, celui-ci avait annoncé mardi soir la réinstauration de l'état d'urgence, levé moins de deux mois plus tôt, et un couvre-feu dans le Grand Tunis de 21 h à 05 h du matin jusqu'à nouvel ordre.
La Tunisie fait face depuis la révolution de janvier 2011 à l'essor de la mouvance jihadiste armée, qui est responsable de la mort de plusieurs dizaines de policiers et militaires.
Avec AFP