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L'état d'urgence réinstauré après un attentat meurtrier contre la sécurité présidentielle

Un attentat a visé mardi un bus de la sécurité présidentielle dans le centre de Tunis, faisant au moins 12 morts et 20 blessés. L'état d'urgence a été réinstauré dans tout le pays et un couvre-feu décrété sur le Grand Tunis.

Un attentat a visé, mardi 24 novembre en fin de journée, un bus de la sécurité présidentielle dans le centre-ville de Tunis, près de l'une des principales artères de la capitale tunisienne, faisant au moins 12 morts selon la présidence.

"L'explosion d'un bus de la garde présidentielle avenue Mohamed-V a fait des morts et des blessés parmi les agents", a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur. Le bilan provisoire officiel fait état de 12 morts et de 20 blessés, dont au moins un grièvement.

De son côté, le porte-parole de la présidence Moez Sinaoui a confirmé qu'il s'agissait bien d'un "attentat". L'explosion est sans doute due à un attentat-suicide commis à l'intérieur du véhicule, indique-t-on de source proche de la présidence.

Dans une allocution télévisée, le président Béji Caïd Essebsi, qui a annulé une visite d'État en Suisse, a annoncé que l'état d'urgence était réinstauré sur l'ensemble du territoire. Celui-ci avait été levé début octobre, quelque trois mois après l'attentat près de Sousse qui avait fait 38 morts. Le chef de l'État a également proclamé un couvre-feu sur le Grand Tunis "à partir de 21 h et jusqu'à demain 5 h". Cette mesure sera en vigueur "jusqu'à nouvel ordre", a indiqué à l'AFP Moez Sinaoui.

Un mur avec la Libye

L'explosion s'est produite en fin d'après-midi près de l'avenue Mohamed-V. Des ambulances ont afflué sur les lieux et les forces de sécurité ont rapidement bouclé le secteur. Le Premier ministre Habib Essid et le ministre de l'Intérieur Najem Gharsalli se sont rendus sur les lieux.

La Tunisie avait déjà été la cible de deux attaques terroristes particulièrement meurtrières cette année, qui avaient visé le secteur touristique, l'un des piliers de l'économie nationale. En mars dernier, plusieurs individus ont tué 21 touristes au musée national du Bardo, à Tunis, et en juin, un tireur a abattu 38 étrangers sur une plage et dans un hôtel à Sousse. L'organisation de l'État islamique (EI), qui sévit en Irak et en Syrie, avait revendiqué ces deux attaques.

Ce nouvel attentat intervient en plein festival international de cinéma - les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) - dans le centre de la capitale. Son directeur Ibrahim Letaïef a exprimé le souhait des organisateurs de poursuivre l'évènement mercredi. "C'est la seule manière de répondre à ces actes barbares", a-t-il déclaré à l'AFP.

La Tunisie compte des milliers de ressortissants combattant actuellement dans les rangs de groupes extrémistes en Irak, en Syrie et en Libye. Les autorités disent notamment pâtir de la situation en Libye voisine, où le chaos a permis l'émergence de l'EI. Elles ont entrepris la construction d'un mur frontalier d'environ 200 km, afin notamment de lutter contre la contrebande d'armes.

Avec AFP et Reuters