Les députés de gauche au Parlement portugais ont provoqué, mardi, la chute du gouvernement de centre droit en refusant de voter la confiance. Ce dernier était entré en fonction il y a seulement onze jours.
L’ensemble de la gauche portugaise, majoritaire au Parlement, a refusé mardi 10 novembre sa confiance au gouvernement minoritaire de centre droit de Pedro Passos Coelho, provoquant sa chute, à peine 11 jours après son entrée en fonction.
Les députés de gauche ont rejeté par 123 voix, sur un total de 230 sièges, le programme présenté par la coalition de droite qui était arrivée en tête des élections législatives du 4 octobre. Avec 36,9 % des voix, Pedro Passos Coelhoétait sorti vainqueur du scrutin, mais il n’avait obtenu que 107 sièges, loin de la majorité absolue, de 116 sièges.
Fort d'une alliance inédite avec la gauche antilibérale, le Parti socialiste (PS) souhaite désormais former le prochain gouvernement pour mettre un terme à la politique de rigueur budgétaire mise en œuvre depuis 2011.
Le résultat du scrutin du mois dernier constitue "une défaite de la politique d'austérité menée au cours des quatre dernières années", a ainsi affirmé le PS dans le texte adopté au Parlement par la gauche.
"Le programme de ce gouvernement n'apporte pas de réponse à la volonté de changement exprimée par les Portugais. Le Portugal a besoin d'un autre gouvernement", a expliqué le secrétaire général du PS Antonio Costa lors du débat précédant le vote.
Vers un gouvernement d'union de la gauche?
Le président portugais Anibal Cavaco Silva, chargé par la Constitution portugaise de désigner le chef du gouvernement, doit maintenant décider de la marche à suivre. Ce conservateur, qui quittera son poste au début de l'année prochaine, a toutefois déjà émis de sérieuses réserves concernant un éventuel gouvernement d'union de la gauche.
Le chef de l’État a assuré à maintes reprises que le soutien de la gauche antilibérale, très critique envers l'Union européenne et ses règles budgétaires, ne remettrait pas en cause le respect des engagements internationaux du Portugal.
Avec AFP et Reuters