![Allemagne : l'ancien chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt est mort Allemagne : l'ancien chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt est mort](/data/posts/2022/07/20/1658336489_Allemagne-l-ancien-chancelier-ouest-allemand-Helmut-Schmidt-est-mort.jpg)
L'ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt est mort mardi à l'âge de 96 ans. Grand artisan de l'amitié franco-allemeande et de l'intégration européenne, il avait occupé cette fonction en Allemagne fédérale de 1974 à 1982.
L’ex dirigeant social-démocrate Helmut Schmidt est mort mardi 10 novembre à Hambourg, à l’âge de 96 ans. Il avait été chancelier d’Allemagne de l'Ouest de 1974 à 1982, mais restait très écouté même ces dernières années.
Hospitalisé en août pour une déshydratation et opéré en septembre pour un caillot de sang dans une jambe, Helmut Schmidt souffrait d'une infection non définie et n'avait "quasiment plus de résistance", selon son médecin cité dans un quotidien local. La santé de ce grand fumeur s’était nettement dégradée ce week-end.
Il était devenu chancelier en 1974 après qu'un proche conseiller du premier social-démocrate à occuper ce poste, Willy Brandt, eut été identifié comme un espion du régime communiste est-allemand. Il avait ensuite été reconduit à son poste en 1976 et 1980.
À l’annonce de sa disparition, l’Assemblée nationale française lui a rendu hommage par une ovation debout. Le président François Hollande a aussi immédiatement réagi à ce décès. "C'est un grand homme d'État allemand qui vient de disparaître", a-t-il déclaré devant la presse dans la cour de l’Élysée. "Il avait dirigé son pays dans un moment extrêmement difficile et il l'avait conduit vers une stabilité économique et vers des choix de croissance."
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Acteur de l’intégration européenne
Le chancelier avait dynamisé le couple franco-allemand, conçu comme un "moteur" de l'Europe et de son intégration. Il a notamment été le "père", avec l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, du système monétaire européen (SME).
Ce dernier n’a pas manqué de saluer la mémoire de son partenaire politique qu’il considérait comme un ami : "Il était le meilleur chancelier que l'Allemagne ait connu depuis Konrad Adenauer et il a restauré la dignité extérieure de son grand pays", a déclaré l’ancien chef d’État français dans un communiqué.
Inflexible face à la violence du groupe d'extrême gauche "Fraction Armée rouge" (RAF), homme des réformes sociales et de la détente avec l'Est, le "chancelier de fer" avait été le premier à dénoncer le déploiement des fusées soviétiques SS-20, en 1977, et à prôner celui des euromissiles de l'Otan.
Sa coalition gouvernementale tomba en 1982, après le ralliement de ses partenaires libéraux (FDP) à la CDU d'Helmut Kohl, qui devait lui succéder à la chancellerie. Européen convaincu, il avait d’ailleurs critiqué la manière dont son successeur avait conduit l’unification de l’Allemagne.
Devenu plus tard la "conscience" d'un SPD revenu aux affaires avec Gerhard Schröder, Helmut Schmidt avait aussi été directeur éditorial et chroniqueur de l'hebdomadaire "Die Zeit".
Retiré de la vie politique depuis plus de 30 ans, il contribuait encore récemment aux débats politiques et intellectuels de son pays, essaimant les petites phrases drôles ou piquantes.
"Helmut Schmidt était une institution politique de la République fédérale allemande. Il était aussi un exemple pour moi, l'un de ceux dont le conseil et le jugement m'importent", a souligné la chancelière actuelle Angela Merkel.
Avec AFP et Reuters