![Sidiki Kaba : "Il y a un malaise entre la CPI et l’Afrique" Sidiki Kaba : "Il y a un malaise entre la CPI et l’Afrique"](/data/posts/2022/07/20/1658335887_Sidiki-Kaba-Il-y-a-un-malaise-entre-la-CPI-et-l-Afrique.jpg)
Sidiki Kaba, ministre sénégalais de la Justice et président de l’assemblée des États membres de la Cour pénale internationale, est l’invité de Marc Perelman.
Dans un entretien accordé à France 24, Sidiki Kaba, ministre sénégalais de la Justice, met en garde contre le risque de rejet grandissant de la Cour pénale internationale (CPI) sur le continent africain. "Il y a un malaise entre la CPI et l’Afrique", affirme-t-il.
Soulignant que jusqu’ici, seuls des Africains ont été jugés devant la Cour de La Haye, Sidiki Kaba estime qu’il est urgent que des prévenus d’autres continents comparaissent, afin de mettre fin à cette crise de confiance. "C’est seulement à ce moment-là qu’on comprendra que cette Cour n’est pas dirigée seulement contre l’Afrique", affirme le ministre sénégalais de la Justice.
Une vendetta politique contre Karim Wade
Sidiki Kaba défend par ailleurs l’action du gouvernement de Dakar dans le procès de Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, qui a été condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite, affirmant qu’il ne s’agit pas d’une vendetta politique. Et d'affirmer que le jugement ayant été prononcé, il n’y a aucune raison de revenir dessus, malgré les critiques des associations de défense des droits de l’Homme et d’un groupe de travail de l’ONU contre une "justice d’exception" qui bafouerait les droits de la défense.
"Le Sénégal a une justice indépendante, réputée et respectée", martèle le ministre sénégalais de la Justice, même s’il concède que la Cour qui a jugé le fils Wade pouvait connaître des évolutions, afin de la rendre plus compatible avec les traités internationaux dont le Sénégal est signataire.