Le prix Medicis a été attribué à "Titus n’aimait pas Bérénice", le sixième roman de Nathalie Azoulai. Le Médicis étranger distingue "Encore", du turc Hakan Günday.
Le prix Médicis a été décerné jeudi 5 novembre à Nathalie Azoulai pour "Titus n'aimait pas Bérénice" (éditions POL), a annoncé le jury. "Je suis très heureuse. C'était une semaine difficile, mais qui se termine de la plus belle des manières. J'étais aussi nommée sur quelques autres listes et il y a ce jeu de l'attente (...) qui se conclut admirablement", a déclaré l’auteure de 49 ans, seule femme parmi les finalistes du Goncourt finalement attribué mardi à Mathias Énard pour "Boussole" (chez Actes Sud).
Pour son sixième roman, Nathalie Azoulai s'est immergée dans le Grand Siècle de Louis XIV, pour écrire "Titus n'aimait pas Bérénice" qui n'en est pas moins un roman très contemporain sur un chagrin d'amour d'aujourd'hui. La narratrice s’appelle Bérénice et son amant Titus la quitte pour rester avec Roma, son épouse légitime et mère de ses enfants. Alors, pour adoucir sa peine, la Bérénice 2015 va se plonger dans Bérénice version 1670. Elle remonte jusqu’à la source, Racine lui-même, cherchant des réponses sur le drame amoureux dans sa vie et son œuvre.
La Bérénice d’Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. Bref, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça. "Si elle comprend comment ce bourgeois de province a pu écrire des vers aussi poignants sur l’amour des femmes, alors elle comprendra pourquoi Titus l’a quittée", écrit Nathalie Azoulai.
Médicis étranger
Le Médicis étranger distingue "Encore", de l'écrivain turc Hakan Günday (aux éditions Galaade). Pour ce roman, l'auteur de 39 ans s'est mis dans la peau d'un passeur dans "Encore". Il s'inspire du trafic de clandestins pour écrire une charge virulente contre ceux qui profitent de la détresse des migrants, avec la complicité d'un pouvoir corrompu. Le Médicis essai récompense "Sauve qui peut la vie", de Nicole Lapierre (au Seuil).
L'an dernier, c'est Antoine Volodine ("Terminus radieux", Seuil), et l'Australienne Lily Brett ("Lola Bensky", La Grande Ourse) qui avaient été récompensés par le Médicis.
Avec AFP