Trois jeunes gens, l'un âgé de 24 ans, les deux autres de 15 ans, ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans une nouvelle fusillade dans les quartiers nord de Marseille, soupçonnée d'être liée au trafic de stupéfiants.
Dimanche 25 octobre, au petit matin, des traces de sang sont toujours visibles sur le sol, en bas d'un immeuble de la cité des Lauriers, dans les quartiers nord de Marseille. C'est ici que sont morts quelques heures plus tôt, à 2h30, un homme âgé de 24 ans et deux adolescents de 15 ans, tués par balles.
Les jeunes gens se trouvaient dans la cage d'escaliers de l'immeuble quand plusieurs individus, peut-être quatre, à bord de deux véhicules, ont tiré dans leur direction avec une arme automatique, a précisé une source judiciaire. Une vingtaine de cartouches de 9mn, d'une arme automatique mais pas d'une kalachnikov, ont été retrouvées sur place.
Peu après le drame, deux véhicules brûlés ont été retrouvés à Gardanne, à une vingtaine de kilomètres au nord de Marseille.
"Il appartiendra à l'enquête judiciaire en cours d'établir les faits avec précision, l'hypothèse de meurtres liés au trafic de stupéfiants étant à ce stade privilégiée", a indiqué dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "De tels actes de violence sont inacceptables", a-t-il réagi.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la fusillade a eu lieu au pied de l'immeuble B en face de l'entrée de la cité.
Plaque tournante du trafic de drogue
L'une des victimes, le majeur de 24 ans, était connue des services de police mais les deux mineurs étaient "peu connus", selon cette source. Selon le témoignage à l'AFP de l'oncle de l'un d'eux, les deux adolescents "n'étaient pas la cible" des tueurs qui visaient l'homme de 24 ans.
La Direction interrégionale de la police judiciaire a été chargée de l'enquête.
La cité des Lauriers est connue comme une plaque tournante du trafic de drogue à Marseille et avait fait l'objet en mai d'une vaste opération policière, mobilisant quelque 300 policiers. Un vingtaine de personnes avaient alors été arrêtées.
Le nombre de règlements de compte à Marseille est stable avec 11 décès depuis le début de l'année contre 10 l'année dernière, selon M. Cazeneuve.
Ce dernier a rappelé dimanche que dans le cadre d'"une lutte sans relâche contre le crime organisé, à Marseille comme sur le reste du territoire", 10 réseaux majeurs de trafiquants ont été démantelés, 132 individus écroués, et 1,5 tonne de cannabis et 39 kg de cocaïne saisis, depuis le début de l'année dans la cité phocéenne.
Recul de la délinquance à Marseille
Selon le ministre, "la délinquance à Marseille connaît depuis le début de l'année par rapport à la même période de 2014 un recul global, avec une baisse des vols avec violences de 24 % et de 14 % pour les vols par effraction. Au total, les atteintes aux biens baissent de 6,5 %".
Le 13 octobre, M. Cazeneuve avait annoncé un prochain plan global pour lutter contre le trafic et la détention d'armes. "Je proposerai d'ici à six semaines un plan global extrêmement offensif de lutte contre le trafic et la détention d'armes dans notre pays", avait-il indiqué, précisant qu'il "y a toujours trop de violence" à Marseille.
La dernière fusillade importante, dans les quartiers nord, a eu lieu le 26 avril. Deux hommes avaient tiré à la kalachnikov, faisant deux morts et un blessé, dans une épicerie de nuit du quartier du Canet (14e arrondissement).
Avec AFP